
La blockchain dépoussière le financement commercial

Les banques n’ont pas fini d’explorer les possibilités ouvertes par la blockchain. Le consortium bancaire R3 et une quinzaine de ses membres, dont BNP Paribas et Natixis, ont annoncé hier tester l’utilisation de cette technologie de registre électronique dans les transactions commerciales. Deux prototypes de lettres de crédit et de créances clients ont ainsi été créés. L’une d’entre elles a été développée avec l’Infocomm Development Authority de Singapour.
Les lettres de crédit constituent l’un des moyens les plus utilisés pour réduire les risques de paiement lors des transactions entre importateurs et exportateurs. Elles garantissent chaque année plus de 2.000 milliards de dollars de transactions. Mais leur gestion, reposant souvent sur des documents papier, impose une administration lourde. «Le financement des transactions commerciales (trade finance) représente une source de revenus importante pour les banques, mais son rôle central pour le commerce mondial a été contrarié par ces inefficiences», explique le consortium R3. Le trade finance représente selon le BCG près de 45 milliards de revenus annuels pour les banques.
Elaborer des standards
Compte tenu des volumes traités, et donc des économies potentielles, le financement import-export faisait donc partie des candidats naturels à l’usage de la blockchain. R3, qui réunit une cinquantaine de banques mondiales en vue d’élaborer des standards autour de la blockchain, avait fait de ce sujet l’une de ses priorités.
L’utilisation de la blockchain doit permettre de simplifier le processus des lettres de crédit ou des créances clients tout en apportant plus de transparence et de sécurité aux différents intervenants. En plaçant la transaction sur un livre privé partagé, les acteurs peuvent suivre les données en temps réel. Les lettres de crédit sont signées et garanties électroniquement. L’objectif est de réduire le coût de traitement de ces transactions commerciales. Le consortium R3 estime que l’usage de la blockchain pourrait réduire de 10% à 15% les coûts du trade finance ce qui, en augmentant les volumes, se traduirait par une croissance de 15% des revenus des banques.
Les partenaires vont désormais tester les prototypes auprès de certains de leurs clients, notamment les transporteurs maritimes. La technologie pourrait permettre de faciliter la gestion de leur trésorerie.
Plus d'articles du même thème
-
Qileo lance le compte pro éthique
Une nouvelle banque digitale voit le jour pour occuper le créneau de la responsabilité environnementale avec un package qui ne finance que des projets à impact écologique. -
Pennylane lève 75 millions d’euros pour rafler le marché des TPE-PME
La comptatech compte accélérer son développement technologique et commercial afin d’attirer un maximum d’experts-comptables et leurs clients avant le passage à la facturation électronique. -
Plaid voit sa valorisation fondre de moitié lors de son dernier tour de table
La fintech a levé 575 millions de dollars, la valorisant 6,1 milliards de dollars, contre 13,4 milliards quatre ans plus tôt.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions