
Le marché du bitcoin se stabilise avec la crise

Le bitcoin est un peu remonté mardi, après être redescendu à 8.600 dollars lundi alors que la cryptomonnaie avait atteint les 10.000 dollars jeudi, pour la première fois depuis février avec la perspective du troisième «halving» de son histoire. Cet événement technique inscrit dans son code depuis l’origine (2009) se répète tous les quatre ans, plus précisement toutes les 210.000 créations de blocs, et consiste à réduire de moitié les émissions possibles au travers d’un nouveau bloc de la chaîne. Il induit que le rythme de création de la monnaie liée au minage va être ralenti : depuis lundi, les mineurs ne reçoivent plus comme rémunération que 6,25 bitcoins par bloc miné, au lieu des 12,5 depuis juillet 2016 (25 et 50 auparavant).
Moins de mineurs
Cette diminution de l’offre monétaire doit en théorie profiter aux détenteurs de bitcoins. «Même si l’événement était intégré par les professionnels, il y a eu, comme à chaque fois, un mouvement du ‘retail’ qui a ‘acheté la rumeur’, avant un petit recul quand les marchés ont estimé ce mouvement exagéré», analyse Charlie Méraud, président de Woorton Trading. Pour le teneur de marché, «la volatilité est retombée car il faut un peu de temps pour voir les effets à court et moyen terme : avec une rémunération diminuée par deux, beaucoup de mineurs vont probablement cesser leur activité, il va falloir recenser les opérateurs, les concentrations, si de nouveaux entrants pourraient intervenir sur la base de la nouvelle rémunération, et les flux engendrés».
Que font les mineurs de leur rémunération en bitcoins ? «Ils les vendent pour payer leurs frais, et en fonction des cours et de leur rentabilité, ce qui engendre une pression constante à la baisse sur les prix, pression qui vient cependant d'être divisée par deux», note Manuel Valente, directeur de la recherche de Coinhouse.
Les précédents «halving» avaient été suivis de long rallyes, de près de 10.000% entre novembre 2012 et novembre 2014, puis de 2.500% entre juillet 2016 et décembre 2017, quand la cryptomonnaie avait approché les 20.000 dollars. La crise actuelle liée au coronavirus pourrait freiner une telle tendance. Mais à plus long terme, le nombre limité de bitcoins (21 millions, dont 18 en circulation) pourrait avoir un effet rareté pour les investisseurs intéressés par cet actif qui, bien que très volatil, commence à jouer son rôle de monnaie alternative dans certains pays où la banque centrale est inefficiente. La semaine dernière, Paul Tudor Jones (Tudor Investment) a estimé que le bitcoin pourrait aussi servir de protection en cas d’inflation.
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