
Le financement participatif gagne en popularité
Voilà qui prouve la vitalité du secteur ! Le financement participatif a fait un bond de 56 % en 2019 : la collecte est ainsi passée de 402 à 629 millions d’euros en un an, selon la septième édition du Baromètre du crowdfunding réalisé par Financement Participatif France avec un nouveau partenaire, Mazars, qui prend la suite de KPMG. Ainsi, 20.000 projets ont été financés, essentiellement par des dons (15.223), les prêts représentent 4.606 dossiers et les investissements en capital 125 dossiers.
La forte croissance vient de l’engouement pour les obligations qui représentent 90 % des 508 millions d’euros prêtés, tandis que les mini-bons passent de 6 à 20 millions d’euros et que les prêts rémunérés se réduisent de 57 à 32 millions d’euros. Pour Jérémie Benmoussa, président de Financement Participatif France, ce dynamisme résulte de la première hausse du plafond des opérations de 1 à 2,5 millions d’euros en 2018, ce qui a permis de lever des sommes plus importantes. Et les plates-formes ont gagné en popularité auprès des prêteurs comme des porteurs de projets, elles parviennent à les mobiliser plus vite et plus facilement. Le crowd-funding immobilier, souvent déployé sous forme d’obligations, contribue nettement avec une collecte de 320 millions d’euros, soit deux fois plus qu’en 2018. C’est le premier secteur économique financé par le crowdfunding, loin devant les projets liés à l’environnement et aux énergies renouvelables qui ont collecté un peu plus de 92 millions d’euros, en hausse de 75 %. Il est vrai que les taux de rendement internes servis sont intéressants : 5,89 % pour les prêts rémunérés, 8 % pour les obligations et 9,2 % pour les projets immobiliers. Et, de façon plus générale, « le tryptique banque/fonds/plate-forme de ‘crowdfunding’ est installé et leur poids relatif n’aura de cesse d’évoluer dans l’avenir », indique le baromètre. Une certaine complémentarité a donc été trouvée entre acteurs du financement.
Dons et cagnottes
En ce qui concerne l’investissement en capital, la collecte est légèrement remontée en 2019 à 41,5 millions d’euros, mais ce type de financement souffre de la fin de l’ISF et du basculement des projets immobiliers vers les obligations. Quant au don, la collecte baisse un peu, surtout pour les projets en don avec récompense. Mais Romain Payet, secrétaire général de KissKissBankBank, souligne aussi « les frontières de plus en plus poreuses entre dons et cagnottes car celles-ci coûtent deux fois moins cher que les campagnes de don qui bénéficient d’un accompagnement personnalisé. » Et le don prend également de nouvelles formes avec la solidarité embarquée qui permet de donner en arrondissant un paiement lors d’une transaction en magasin ou de le faire directement sur sa fiche de paie. Les cagnottes en ligne et la solidarité embarquée, qui sont considérées comme des financements alternatifs mais ne sont pas comptées dans le financement participatif, ont ainsi collecté respectivement 410 et 9 millions d’euros en 2019. Auxquels s’ajoutent les 358 millions d’euros levés par les fonds de prêts aux entreprises en ligne et l’affacturage, en hausse de 12 %.
FPF compte recenser plus précis les taux de rendement et les taux de défaut cette année, de nouvelles données qui permettront d’avoir une vision plus fine de la valeur ajoutée apportée par ces plates-formes.

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