
La start-up française Stratumn lève 7 millions d’euros dans la blockchain

Bien plus modestes qu’aux Etats-Unis, les levées de fonds de start-up spécialistes de la blockchain en Europe sont suffisamment rares pour être remarquées. Hier, la jeune pousse française Stratumn a renforcé sa crédibilité en levant 7 millions d’euros auprès de CNP Assurances, Otium Venture, le Nasdaq et Digital Currency Group. Un tour de table du même montant avait été réalisé fin mars par une autre fintech de l’Hexagone, Ledger, qui fabrique des cartes à puces pour les crypto-monnaies.
Créée fin 2015, Stratumn fournit des logiciels aux entreprises pour sécuriser et réduire le coût de leurs échanges d’informations, à l’aide de blockchains privées comme Tendermint ou Hyperledger. Celles-ci imposent qu’un membre soit coopté pour pouvoir entrer dans le réseau, et fonctionnent avec des protocoles de validation plus simples et des règles plus flexibles que dans une blockchain publique. «Nous n’avons pas vocation à vendre nos produits à un groupe en particulier mais plutôt à des consortiums», précise Nicolas Julia, directeur de l’exploitation de Stratumn.
La société doit lancer en production dans les prochains mois plusieurs projets pour des échanges entre assureurs. «CNP nous aide à comprendre les problématiques spécifiques à l’assurance et à réunir différents acteurs, détaille Nicolas Julia. Nous utilisons des techniques cryptographiques pour masquer certaines informations confidentielles tout en prouvant qu’un événement s’est produit, que des conditions ont été remplies. Nous ne faisons circuler que des preuves d’information (signature d’un document, date et signataire…) et non des informations».
Stratumn veut passer de 12 à 35 employés d’ici à fin 2018 et créera un bureau outre-Atlantique dans les prochaines semaines. Elle a conclu un partenariat stratégique avec le Nasdaq : les deux sociétés feront de la recherche et développement afin notamment d’améliorer l’offre du groupe américain à destination de sa clientèle d’entreprises sur les marchés financiers. «Aux Etats-Unis, les acteurs sont très matures, observe Nicolas Julia. Les cycles sont plus courts pour passer du premier contact, à l’expérimentation puis à la mise en production d’un projet.»
Fin mai, la start-up new-yorkaise R3, qui travaille pour le plus gros consortium blockchain à ce jour, a établi un record en levant 107 millions de dollars (95 millions d’euros) auprès d’une quarantaine d’investisseurs financiers.
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