
La vulnérabilité de l'écosystème bitcoin reste d’actualité

Après la disparition brutale de la plate-forme japonaise Mt.Gox l’an dernier, l’année 2015 débute par une nouvelle affaire de piratage informatique pour le bitcoin. Bitstamp, numéro trois mondial du négoce de la cryptomonnaie derrière BTC China et Bitfinex, a suspendu ses opérations lundi à la suite d’une attaque. «Le 4 janvier, certains des portefeuilles opérationnels de Bitstamp ont été compromis, aboutissant à une perte de moins de 19.000 bitcoins (d’une valeur d’un peu plus de 5 millions de dollars au cours actuel, ndlr)», a expliqué sur son site internet la société créée en août 2011.
La plate-forme basée en Slovénie et au Royaume-Uni a immédiatement demandé à ses clients de cesser tout versement sur des adresses de dépôt de bitcoins créées avant le 5 janvier. «Cette intrusion représente une petite fraction des réserves totales de bitcoins de Bitstamp, l'écrasante majorité étant stockée sur des systèmes sécurisés de stockage à froid (c’est-à-dire hors-ligne, ndlr)», a précisé la plate-forme qui garantit en son nom la totalité des bitcoins de ses clients. Bitstamp migre actuellement ses données vers un nouvel environnement sécurisé et annonce une mise en ligne «dans les prochains jours».
Cet événement tombe mal pour la cryptomonnaie qui a perdu plus de 70% de sa valeur l’an dernier. Si l’ampleur de l’attaque n’a rien à voir avec celle subie par Mt.Gox (près d’un demi-milliard de dollars de bitcoins dérobés), qui serait d’ailleurs davantage l'œuvre d’une fraude interne selon la presse japonaise, elle vient rappeler la relative vulnérabilité de l'écosystème. Bitstamp avait déjà fait l’objet d’une intrusion en février 2014. Le spécialiste du bitcoin Andreas Antonopoulos rappelait hier sur son compte Twitter le risque pour les utilisateurs de laisser leurs bitcoins sur des comptes de garde en ligne avec signature simple.
C’est pourquoi des fournisseurs de portefeuilles en ligne, tels que Copay, BitGo ou Coinbase, se sont engouffrés dans la brèche en mettant en place des fonctions multi-signatures, soit plusieurs clés privées pour valider une transaction. Dans cette course à la sécurité, d’autres acteurs proposent des solutions de stockage matériel de type carte à puce (Ledger) ou encore une sécurisation physique et cryptographique avec multi-authentification (Xapo).
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions