
La fintech HiPay profite de l’essor du e-commerce

HiPay trace sa route. La fintech prestataire de services de paiement agréée par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), a annoncé hier un chiffre d’affaires de 26,8 millions d’euros au premier semestre, en hausse de 24% par rapport à 2020. Elle revendique par ailleurs un volume de paiements de 3,2 milliards d’euros, en hausse de 27% par rapport l’année dernière. Le résultat net du premier semestre sera publié le 14 septembre. En 2020, la société a accusé une perte nette de 1,8 million d’euros, contre -5,7 millions d’euros en 2019.
Fondée en 2015, HiPay gère les paiements pour des commerçants de taille moyenne, les accompagnant également sur des enjeux règlementaires, sécuritaires ainsi que sur des cas de fraude. Elle comptabilise 1.000 clients grands comptes (dont 126 de plus au premier semestre), 4.000 clients globaux, dont environ 700 en France. Parmi ses clients figurent par exemple Veepee, Franprix ou encore Promod.
En 2020, la société revendique une part de marché de 7% en France dans le e-commerce, pour les clients entre 100.000 et 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le reste du marché est détenu par des banques qui se sont dotées d’outils technologiques puissants en matière de paiement, ou encore par les géants du e-commerce, dont Stripe, Adyen ou encore Klarna qui vient de poser ses valises en France. «Nous sommes positionnés sur des clients de taille moyenne, qui sont notre cœur de métier», déclare à L’Agefi Grégoire Bourdin, son patron. Leurs petits clients sont... ses gros clients.
La rentabilité est proche
Si elle intervient principalement sur le paiement en ligne (95%), HiPay développe aussi son offre physique depuis deux ans. «Nous avons beaucoup de clients et de prospects qui souhaitent aller sur du paiement de proximité, c’est un axe qui grossit pour nous au fil des mois», confie son patron. La société mise par ailleurs sur la collecte de données, afin de transmettre à ses clients «des analyses pour améliorer le parcours de paiement et optimiser le taux de succès», explique Grégoire Bourdin. HiPay assure traiter la donnée, mais ne pas en être propriétaire. «Nous avons une équipe de cybersécurité pour gérer d’éventuelles cyberattaques», ajoute-t-il.
Cette année, la fintech compte travailler davantage sur une offre omnicanale, un segment sur lequel les géants Adyen ou Stripe la devancent largement. «L’idée c’est de pouvoir également servir nos clients e-commerçants dans les autres canaux de distribution : magasin ou marketplace. Par exemple, nous souhaitons apporter des solutions qui permettent d’unifier la data entre tous les canaux de vente», précise Grégoire Bourdin.
Après avoir beaucoup investi ces dernières années, la fintech n’est pas encore rentable. «Nous sommes à un point de bascule où nous sommes en train de devenir rentable», espère son dirigeant. La société, qui compte 240 salariés dont une équipe technique de 100 personnes basée à Nantes, possède aussi des bureaux en Espagne, au Portugal, en Italie et en Belgique. Après son introduction sur Euronext Paris en 2015, la société est cotée depuis le début de l’année sur Euronext Growth Paris. Principalement détenue par BJ Invest et Eximium SAS, elle affiche une capitalisation de 72 millions d’euros en Bourse.
Plus d'articles du même thème
-
PARTENARIAT
Apprendre à désapprendre : les limites du savoir
L’illusion de la connaissance et comment surmonter les limites de l’apprentissage -
PARTENARIAT
Investissement : Quand la simplicité devient un piège
Pourquoi la simplicité n’est pas toujours la meilleure solution
Sujets d'actualité
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions