
La FCA lance une étude sur les risques liés au crowdfunding

Le rythme de développement des plates-formes de crowdfunding ne cesse de s’accélérer outre-Manche Alors que 500 millions de livres y ont été investis en 2013, ce montant a atteint 2,7 milliards de livres l’an dernier.
Au total, 100 plates-formes sont aujourd’hui opérationnelles ou en attente d’une autorisation. Face à cette expansion très rapide, le régulateur britannique, la Financial Conduct Authority (FCA), a décidé que le moment était venu de lancer une étude approfondie sur ce secteur. Selon l’organisme, les évolutions intervenues entre l’introduction de la réglementation sur ces plates-formes en avril 2014 et aujourd’hui justifie un examen plus détaillé. Au cours de ces deux dernières années, le modèle économique du crowdfunding a en effet beaucoup évolué. A telle enseigne que le fonctionnement de certaines se rapproche parfois de celui de gérants d’actifs ou encore de banques traditionnelles, sans pour autant être soumises aux mêmes impératifs réglementaires.
En cas de faillite d’une banque ou d’une société de crédit immobilier, le consommateur britannique est assuré d’avoir la protection du Financial Services Compensation Scheme, ce qui n’est pas le cas d’une plate-forme. La qualité d’information prodiguée aux clients ne serait pas toujours conforme aux attentes, selon le régulateur.
De même, ces acteurs n’appliqueraient pas toujours à la lettre les règles très strictes en matière de promotion d’informations financières : la FCA a en effet constaté une présentation des risques déséquilibrée et des comparaisons trompeuses avec des produits bancaires ou d’épargne.
Cet examen approfondi pourrait aussi aboutir à contraindre les plates-formes à évaluer la connaissance des investisseurs et leur degré de connaissance des risques. Enfin, la FCA veut s’assurer que tous ces acteurs du crowdfunding présentent des plans de résolution solides, quitte à durcir la réglementation pour y parvenir.
L’industrie du crowdfunding a d’ores et déjà émis quelques réserves sur la pertinence de cette étude : «Si les plates-formes doivent continuer à concurrencer les gros acteurs établis, le régulateur doit trouver le bon équilibre et s’assurer que la réglementation est proportionnée aux risques posés», a estimé Christine Farnish, présidente de l’association Peer-to-Peer Finance. Les réponses à la consultation sont attendues d’ici au 8 septembre prochain.
Plus d'articles du même thème
-
L’étrange disparition de la plateforme de crowdfunding Koregraf
Inter Invest ferme la société un an seulement après l'avoir achetée. Fin février, la présidence avait été confiée à Jérôme Bulté, un manager de transition lié à seize procédures collectives. -
La Première Brique structure un LBO avec iXO Private Equity et Elige Capital
La plateforme lyonnaise de crowdfunding immobilier fait entrer le duo en qualité d'actionnaires minoritaires dans le but d'élargir son offre et d'accélérer son développement. -
Comment Elisa Muntean veut lancer le "troisième acte" de ClubFunding
La nouvelle directrice générale du groupe confie les premiers éléments de sa feuille de route pour accélérer l’internationalisation et la diversification de l’entreprise familiale.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions