
Fidor est vu comme un laboratoire d’innovations par BPCE

Mercredi, BPCE a fait du numérique l’axe principal de son plan stratégique, baptisé «TEC 2020» (pour Transformation digitale, Engagement et Croissance). «Nous pensons que la révolution technologique et digitale est une révolution industrielle», a souligné François Pérol, son président.
La banque a confirmé qu’elle lancerait début 2018 en France sa banque mobile Fidor, acquise en juillet 2016 en Allemagne. Elle y compte 200.000 clients actifs. Elle a déjà été lancée au Royaume-Uni. BPCE refuse néanmoins de communiquer l’investissement réalisé ni ses objectifs d’acquisition de clients.
Fidor comprend trois services : une communauté d’utilisateurs, pas forcément clients de services bancaires, qui discutent entre eux de sujets financiers, comme le bitcoin; la banque mobile en elle-même; enfin, Fidor Solutions, un éditeur de logiciels bancaires vendus en marque blanche à d’autres banques, à des opérateurs télécoms, des grands distributeurs… Ainsi en Allemagne, Fidor fournit la solution bancaire de l’opérateur O2. «Orange Bank aurait peut-être pu, et dû choisir Fidor», s’est amusé hier François Pérol.
Surtout des jeunes et des geeks
En France, la communauté Fidor a déjà été lancée, en test et sur invitation, auprès de quelques centaines d’utilisateurs. Elle devrait être ouverte au public en janvier. L’offre bancaire sera co-construite avec ces utilisateurs, surtout «des jeunes et des geeks», détaille Yves Tyrode, patron du digital chez BPCE. «Nous ne voulons pas plaquer le modèle allemand.» Fidor est «un laboratoire grandeur nature», qui «ne s’adresse pas forcément aux mêmes clients» que ceux des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne, moins avides de tester des nouvelles solutions. Son ambition est, à terme, européenne.
Par ailleurs, BPCE investit aussi dans les applications mobiles des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne, qui, «courant 2018, devraient être au même niveau que celles des néobanques », confie Yves Tyrode. Le groupe a annoncé hier un triplement de ses investissements dans le digital entre 2017 et 2020. Sans augmenter son enveloppe globale dédiée aux technologies de l’information (2,4 milliards d’euros par an), il fera passer la part dédiée aux investissements (plutôt qu’à l’exploitation) à 50% en 2020 contre 40% en 2016. Au sein des investissements, l’enveloppe dédiée au digital passera de 25% à 50%, soit 600 millions d’euros en 2020.
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