
Face au Covid-19, les robo-advisors appellent à la prudence

Les gérants ne veulent pas faire les mêmes erreurs. Lors de la crise de 2008, peu d’entre eux avaient su trouver les mots justes pour rassurer leurs épargnants, notamment dans leurs prises de décisions. Les robo-advisors, qui n’existaient pas lors de la crise financière, ont choisi de communiquer de manière transparente, avec un maître mot : la prudence.
La fintech Nalo a été la première à s’exprimer, en début de semaine dernière. Face à la crise du Covid-19, «le meilleur conseil est de prendre son mal en patience. Vendre maintenant pour réduire son exposition ou pour racheter plus bas ultérieurement est la pire des choses à faire», explique Albert d’Anthoüard, directeur de la clientèle privée Nalo, dans une tribune.
La fintech conseille à ses clients de ne pas céder à la panique afin d’éviter les décisions trop hâtives. «Bien sûr, la tentation est grande de vouloir tout vendre en attendant des jours meilleurs pour réinvestir. Même si ce choix peut sembler rassurant, voire tactique, il s’agit en réalité d’une bien mauvaise idée», précise le directeur de la clientèle privée.
Une stratégie également prônée par la fintech Advize, et son contrat de gestion libre «Ma Sentinelle Vie», où ses clients sont investis à plus de 70% en unités de compte. «Le pire ennemi dans de telles situations, c’est le comportement irrationnel qu’on peut avoir car il y a des craintes», explique à L’Agefi Olivier Gentier, directeur général d’Advize.
«Pour les plus sensibles au risque, il est prudent et rassurant, dans des marchés troublés, de réduire son exposition aux actifs risqués et de privilégier la sécurité de son épargne. Mais si, au contraire, le client est peu sensible au risque et fait de la performance son objectif principal, il n’y pas de raison de se couper complètement des actions», précise le dirigeant
Pas de réactions émotionnelles
Fin février, la fintech a conseillé un arbitrage visant à réduire le risque actions sur l’ensemble des portefeuilles. Mi-mars, en réaction à l’aggravation de la situation sur les marchés, elle a recommandé à ses clients de privilégier la sécurité sur les portefeuilles les plus défensifs, en basculant sur une allocation entre obligations d’Etat et fonds en euros. «Pour les portefeuilles les plus dynamiques, nous avons conseillé le niveau des expositions actions, niveaux bas au regard des objectifs de performance de ces allocations modèles. Nous avons accompagné chacune de ces recommandations de rappels sur l’importance de s’interroger sur ses propres objectifs d’épargne et son aversion au risque», indique-t-il.
Jusqu’à présent, quelques clients d’Advize ont demandé à faire un point sur leur épargne. D’autres, ne se sentant pas à l’aise avec la situation actuelle, ont réduit leurs risques.
De son côté, Yomoni a publié jeudi plusieurs tribunes à destination des investisseurs. Avec le même son de cloche : il faut «penser à long terme». De fait, «si ce contexte a de quoi effrayer, il ne doit pas conduire à des décisions émotionnelles», pointe Charlotte Thameur, responsable du conseil chez Yomoni. «Il est illusoire pour un particulier (et même pour la plupart des professionnels) de piloter le market timing, c’est à dire de chercher à acheter quand les marchés sont bas pour vendre au plus haut», estime Charlotte Thameur.
La fintech conseille donc d’investir de manière progressive. «Pour acheter et vendre, la meilleure solution consiste alors à ne pas chercher à être plus malin que les marchés et à mettre en place une organisation méthodique», précise la responsable, qui propose d’avoir recours à des versements programmés.
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