
BPCE a trouvé une issue de secours pour Fidor

Un épisode difficile se termine pour BPCE, qui a annoncé lundi soir avoir enfin trouvé preneur pour Fidor Bank. En rachetant la fintech allemande, en 2016, BPCE espérait en faire un «un laboratoire grandeur nature» pour y développer la banque de demain. Deux ans plus tard, faute de promesses tenues, le groupe annonçait vouloir lui trouver un nouvel acquéreur.
C’est désormais chose faite : le fonds de capital investissement américain Ripplewood Advisors est entré en négociations exclusives pour reprendre la fintech. La transaction devrait être conclue début 2021, après consultation des instances représentatives du personnel et l’obtention de l’autorisation de la BaFin, le régulateur allemand. Messier Maris conseille BPCE pour l’opération. Ripplewood est épaulé par Lazard.
30 millions d’euros de pertes par an
Le montant de la transaction n’a pas été communiqué, mais des sources assurent à L’Agefi qu’il est «proche de zéro», et, quoi qu’il en soit, «bien en dessous de la valeur des fonds propres de Fidor». La valeur de la néobanque avait été dépréciée de 148 millions d’euros en 2019, et l’a été de nouveau dans les comptes de cette année, de 88 millions.
Un «gros travail de restructuration et de révision du bilan» est donc à effectuer, selon une source. Mais Ripplewood est un habitué des réorganisations de groupes financiers et bancaires, au Japon, en Europe de l’Est et dans les pays Baltes, où il détient la banque Citadele banka. Le groupe de capital investissement pourrait chercher à développer Fidor à l’international. «Fidor est un beau modèle, qui peut devenir un vrai succès», abonde un expert du secteur. Selon une source, d’autres fonds spécialisés dans la restructuration d’entreprises en difficultés se seraient d’ailleurs portés candidats au rachat. «En quatre ans, BPCE n’a fait aucun effort pour intégrer la start-up. Et aujourd’hui, aucune banque allemande n’a les moyens d’acheter une fintech qui perd 30 millions d’euros par an», poursuit l’expert. Certains estiment d’ailleurs que la transaction n’est pas conclue «à un bon moment pour BPCE. Mais la banque cherchait à sortir de Fidor depuis longtemps».
«L’histoire de Fidor est une bonne illustration de la difficulté des banques traditionnelles à parler le même langage que les fintechs qu’elles achètent», conclut, fataliste, un spécialiste. Sollicité, BPCE ne fait aucun commentaire.
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