
Arkéa s’empare de Budget Insight

L’appétit du Crédit Mutuel Arkéa pour les fintech ne se dément pas. Après Mangopay, Leetchi et Pumpkin, le groupe bancaire a annoncé, jeudi, la signature d’un accord en vue d’acquérir 80% du capital de Budget Insight, spécialisée dans l’agrégation bancaire. Le reste du capital demeure aux mains des fondateurs de la fintech : Clément Cœurdeuil et Romain Bignon. «Le modèle de la banque qui fonctionne en vase clos a vécu, il doit se réinventer», explique à L’Agefi le directeur général du groupe Arkéa, Ronan Le Moal, qui promeut la banque collaborative avec un écosystème ouvert sur les acteurs tiers. «Budget Insight va enrichir l’ensemble de nos données bancaires avec celles que les clients possèdent dans d’autres banques et des informations tierces chez des e-commerçants ou encore des fournisseurs d’électricité», ajoute-t-il.
La plate-forme d’open banking sera «raccordée» à Arkéa
Créée en 2012, Budget Insight collecte des données auprès de plus de 300 acteurs (assurances, banques, grande distribution, «marketplaces», services administratifs) et développe des API (application programming interface : interface de programmation applicative) commercialisées en marque blanche. La fintech compte ainsi 160 clients en BtoB, dont Lydia mais aussi l’application Max et Fortuneo, la banque en ligne d’Arkéa. La plate-forme d’open banking, qui permet de faire de l’analyse budgétaire, du scoring de crédit et de souscrire des produits d’assurance, veut encore se développer afin «d’intégrer la banque dans les usages», selon ses créateurs. «L’idée est de pousser les services bancaires là où ils sont utilisés. Le promoteur immobilier pourra distribuer lui-même du crédit», détaille Romain Bignon. A l’image d’Uber, qui intègre des comptes bancaires pour ses chauffeurs au Mexique en partenariat avec BBVA.
Au terme de l’opération, dont le montant n’a pas été divulgué, Budget Insight ne sera pas «intégrée» mais «raccordée» à Arkéa afin que la société reste «souple et active», précise Ronan Le Moal. «Nous visons plus de 50% de croissance sur les cinq prochaines années», souligne, de son côté, Clément Cœurdeuil. La start-up a généré en 2018 un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros. Les effectifs, qui se chiffrent à 45 employés actuellement, doivent être doublés d’ici au premier trimestre 2020. Si l’entreprise se concentre sur la France, elle n’exclut pas une expansion vers les pays de l’Ouest, comme la Belgique et la Suisse, dans un futur proche.
Plus d'articles du même thème
-
Qileo lance le compte pro éthique
Une nouvelle banque digitale voit le jour pour occuper le créneau de la responsabilité environnementale avec un package qui ne finance que des projets à impact écologique. -
Pennylane lève 75 millions d’euros pour rafler le marché des TPE-PME
La comptatech compte accélérer son développement technologique et commercial afin d’attirer un maximum d’experts-comptables et leurs clients avant le passage à la facturation électronique. -
Plaid voit sa valorisation fondre de moitié lors de son dernier tour de table
La fintech a levé 575 millions de dollars, la valorisant 6,1 milliards de dollars, contre 13,4 milliards quatre ans plus tôt.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions