
Apple veut croquer, seul, le marché du paiement

L’information a de quoi faire trembler les banques et les fintechs. Selon Bloomberg, le géant à la pomme serait en train de développer son propre système intégré de solutions de paiement et de services financiers.
Des sources proches du dossier ont confié à l’agence de presse que le projet porterait sur plusieurs années et viserait une large gamme de solutions, du traitement des paiements à la gestion des risques concernant les prêts en passant par l’analyse des fraudes, le contrôle des crédits et la gestion des plaintes.
Alors que d’autres géants de la technologie ont récemment abandonné des projets dans le domaine (les comptes bancaires pour Google ou la monnaie numérique pour Facebook), le groupe de Cupertino veut capitaliser sur le succès d’Apple Pay. Lancée en 2014, cette solution permet aux détenteurs d’iPhone de régler leurs achats dans de nombreux commerces avec leur téléphone mobile. Disponible dans 70 pays, cette entité, dirigée par Jennifer Bailey, est devenue, selon Bloomberg, un important contributeur aux revenus de la branche Services, qui a enregistré 68,4 milliards de dollars de chiffre d’affaires l’an dernier (+48% en deux ans).
Paiement différé
Plus récemment, Apple a élargi sa palette de services financiers en lançant en 2019 une carte bancaire aux Etats-Unis qui s’appuie sur des sociétés extérieures, dont CoreCard, Green Dot et Goldman Sachs. Le groupe s’est également associé à la banque américaine pour développer une offre de paiement différé sur l’Apple Pay. Ce service pourrait d’ailleurs être le premier à rejoindre le futur système intégré du groupe.
La perspective d’une reprise en main de ces compétences en interne par Apple a pesé sur les cours de Bourse de ces partenaires. A Wall Street, l’action CoreCard a clôturé en baisse de 12,2% mercredi, Green Dot a abandonné près de 9% et Goldman Sachs a glissé de 0,5%. Le spécialiste des solutions «buy now, pay later» («acheter maintenant, payer plus tard»), Affirm Holdings, a également perdu près de 3%.
Outre le développement de services financiers, Apple n’exclurait pas d’accorder de miniprêts, de quelques centaines de dollars maximum, aux utilisateurs les plus solvables de son offre de paiement différé. Assis sur un pactole de plus de 200 milliards de dollars à fin 2021, le groupe a sans aucun doute les reins assez solides pour ce type d’activités.
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