
Worldline se montre prudent dans l’attente de son nouveau directeur général

Quelques heures après la nomination d’un nouveau directeur général, le spécialiste des paiements électroniques Worldline a annoncé mercredi avoir dégagé l’an dernier des résultats inférieurs aux attentes.
En réaction, le titre plongeait de 15% à la Bourse de Paris mercredi matin, abandonnant l’essentiel des gains enregistrés depuis fin novembre et retombant vers ses plus bas de l’automne dernier.
Pour 2025, le groupe prévoit une croissance organique de son chiffre d’affaires similaire à celle de 2024, «avec une accélération progressive au second semestre 2025 après une performance au premier semestre 2025 légèrement inférieure au taux de croissance du quatrième trimestre 2024". Worldline s’attend par ailleurs à une «croissance du flux de trésorerie disponible hors effet de frais financiers nets» en 2025 par rapport à 2024.
«De plus amples détails concernant la trajectoire 2025 seront fournis lors de la publication du premier trimestre 2025, prévue le 23 avril», a indiqué la société.
En outre, le nouveau directeur général du groupe, Pierre-Antoine Vacheron, qui prendra ses fonctions le 1er mars, présentera «à l’automne» un nouveau plan stratégique. Il était auparavant directeur général paiements du pôle Digital & Payments du groupe BPCE depuis 2018. Entre 2009 et 2017 il avait également dirigé les activités Merchant & Acquiring Services du groupe de paiement Ingenico.
Des résultats inférieurs aux attentes
En 2024, Worldline a dégagé des résultats légèrement inférieurs aux attentes, dans un contexte de ralentissement de l’activité en Europe. Son profit net normalisé, soit excluant les éléments inhabituels et peu fréquents, a reculé de 16,8% sur un an, à 434 millions d’euros.
Le groupe a enregistré un résultat net part du groupe provenant des opérations poursuivies en perte de 297 millions d’euros, lesté par la variation de 349 millions d’euros de la juste valeur des actions de préférence de l'éditeur de logiciel TSS, a indiqué le groupe dans un communiqué. En 2023, il avait affiché une perte de 817 millions d’euros.
Son chiffre d’affaires a progressé sur un an de 0,5% en données organiques (soit à périmètre et taux de changes constants), à 4,63 milliards d’euros, après 4,61 milliards d’euros en 2023.
Une marge qui s’effrite
Le chiffre d’affaires de 2024 a été pénalisé par un «ralentissement au second semestre dû à un contexte global de consommation faible, au processus de ré-internalisation d’un grand client dans les services financiers et à certains défis spécifiques dans les services aux commerçants au cours de l'été», a expliqué Worldline.
L’EBE ajusté a atteint 1,07 milliard d’euros en 2024, en baisse de 3,7% par rapport à 2023, et reflète une marge de 23,1%, à comparer à 24,1% en 2023.
Worldline a généré l’année dernière un flux de trésorerie disponible de 201 millions d’euros, représentant un taux de conversion de l’EBE ajusté de 18,8%, contre 355 millions d’euros et 32% un an plus tôt.
Le groupe visait pour 2024 une croissance organique d’environ 1% sur l’ensemble de l’année, un excédent brut d’exploitation ajusté d’environ 1,1 milliard d’euros et un flux de trésorerie disponible d’environ 200 millions d’euros.
Selon un consensus compilé par FactSet, les analystes anticipaient en moyenne un chiffre d’affaires de 4,64 milliards d’euros, une croissance organique de 0,9%, un EBE ajusté de 1,08 milliard d’euros, un résultat net normalisé de 470 millions d’euros et un flux de trésorerie de 220 millions d’euros.
Les résultats pour 2024 et les objectifs pour 2025 sont décevants, résument les analystes d’Invest Securities. Les perspectives impliquent en outre que «le point bas n’a pas encore été atteint», préviennent-ils. La nomination du nouveau directeur général est le «seul point positif des annonces» de Worldline, car Pierre-Antoine Vacheron est un dirigeant reconnu de l’industrie, estime Invest Securities.
A lire aussi: Worldline, Ipsos et SES quitteront l'indice Stoxx Europe 600 avant Noël
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