
Vallourec se résout à une vaste augmentation de capital

Vallourec veut redonner du souffle à son bilan. Le fabricant de tubes sans soudure pour l’industrie pétrolière a annoncé jeudi soir qu’il lancerait au cours du deuxième trimestre 2020 une augmentation de capital de 800 millions d’euros afin d’accélérer son désendettement, après avoir réduit sa perte nette et sa consommation de cash en 2019.
Le groupe a également communiqué avoir négocié avec ses banques le refinancement de lignes de crédit d’un montant de 800 millions d’euros, avec une extension de ces lignes jusqu’en 2025 au lieu de 2022. «Ces deux opérations nous donneront la flexibilité financière pour soutenir la stratégie», a précisé le président du directoire de Vallourec, Philippe Crouzet, cité dans un communiqué.
Bien que le groupe ait redressé sa situation financière et restauré sa compétitivité, en taillant notamment dans ses effectifs en Europe au cours des dernières années, le rythme de désendettement évolue trop lentement, a expliqué Edouard Guinotte, le nouveau président du directoire de Vallourec qui succédera à Philippe Crouzet le 15 mars prochain. «Les frais financiers dépassent aujourd’hui le montant des investissements», a-t-il souligné lors d’une conférence téléphonique.
L’augmentation de capital permettra d’abaisser le ratio d’endettement du groupe à 2,8 fois à la fin de 2020, a précisé Vallourec. Elle doit être approuvée par une assemblée générale des actionnaires du groupe qui aura lieu le 6 avril prochain. Bpifrance et Nippon Steel, les deux principaux actionnaires de Vallourec, soutiennent cette opération. Bpifrance souscrira à cette levée de fonds à hauteur de sa participation (14,6%) tandis que Nippon Steel n’y souscrira que partiellement, et verra sa participation ramenée aux alentours de 10% du capital.
Le groupe a fait ces annonces à l’occasion de la publication de résultats financiers qui «confirment le rétablissement du groupe après des années très difficiles», selon Philippe Crouzet. Sur l’ensemble de l’exercice écoulé, le chiffre d’affaires de Vallourec a progressé de 6,4%, à 4,17 milliards d’euros. A taux de change et périmètre constants, la croissance s’est établie à 5%. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a atteint 347 millions d’euros, contre 150 millions d’euros en 2018.
La perte nette du groupe a été réduite à 338 millions d’euros, contre 502 millions d’euros en 2018. Selon un consensus établi par FactSet, les analystes s’attendaient en moyenne à une perte nette de 254 millions d’euros en 2019, à un Ebitda de 339 millions d’euros et à un chiffre d’affaires de 4,29 milliards d’euros.
Le flux de trésorerie attendu «légèrement positif» en 2020
La consommation de trésorerie s’est établie à 41 millions d’euros en 2019, contre une consommation de 494 millions d’euros un an plus tôt. Au quatrième trimestre, Vallourec a dégagé un flux de trésorerie positif, de 76 millions d’euros. La forte amélioration de la consommation de cash est due principalement à la baisse du besoin en fonds de roulement, qui a été ramené à 106 jours en moyenne annuelle contre 113 jours en 2018, a précisé Vallourec.
Vallourec a par ailleurs indiqué avoir réalisé 141 millions d’euros d'économies brutes en 2019, portant à 586 millions d’euros le montant total d'économies brutes réalisées depuis 2016. Le groupe vise un total de 200 millions d’euros d'économies sur la période 2019-2020.
500 millions d’euros d’Ebitda
Pour 2020, le groupe prévoit un flux de trésorerie «légèrement positif» et un Ebitda d’environ 500 millions d’euros. En raison de l’arrêt saisonnier de certaines opérations en Chine et au Brésil, les résultats devraient marquer un «point bas» au premier trimestre avant une nette amélioration au second semestre, a précisé Edouard Guinotte. «Au-delà de 2020, nous poursuivrons l’accélération de la croissance profitable de notre chiffre d’affaires, en capitalisant sur notre positionnement compétitif sur les marchés Pétrole et Gaz les plus attractifs et dynamiques», a-t-il ajouté.
Le nouveau président du directoire a annoncé le lancement d’un programme d'économies supplémentaire de 200 millions d’euros pour la période 2021-2022 ainsi que la fermeture du site de Reisholz, en Allemagne, au second semestre 2020.
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