
Total appuie son virage vers les nouvelles énergies

Total assume plus ouvertement sa diversification en dehors du pétrole. Lors de l’assemblée générale prévue fin mai, le groupe proposera une résolution pour changer son nom en TotalEnergies, a annoncé Patrick Pouyanné, le PDG du groupe, dans une vidéo aux salariés, louant « une étape historique ». Cette modification doit permettre de marquer le virage du groupe vers un modèle multi-énergies.
Le dirigeant a également annoncé que Total visait une réduction nette de ses émissions de dioxyde de carbone de 40% d’ici à 2030 par rapport à 2015. Toutes les émissions obligataires du groupe seront liées à l’atteinte d’objectifs climatiques, a ajouté Patrick Pouyanné.
Ces annonces interviennent alors que Total a annoncé mardi avoir accusé une perte de 7,2 milliards de dollars, en raison de dépréciations d’actifs d’environ 10 milliards de dollars, contre un bénéfice de 11,3 milliards de dollars en 2019. Le résultat net ajusté s’est inscrit à 4,1 milliards de dollars contre 11,8 milliards de dollars en 2020.
Pour 2021, Total dit vouloir conserver en 2021 sa discipline en matière de coûts tout en maintenant un dividende stable.
Après avoir versé un coupon de 2,64 euros par action au titre de l’exercice 2020, Total compte cette année maintenir le montant de son dividende, a déclaré Patrick Pouyanné, lors d’une conférence de presse virtuelle. « Il est très important pour nous de conserver la confiance des actionnaires au moment où nous opérons une stratégie de diversification », a affirmé le dirigeant.
Malgré la remontée des cours du pétrole depuis le début de l’année, Total compte aussi prolonger sa discipline financière. Les investissements nets pour 2021 sont prévus en baisse à 12 milliards de dollars, après un peu moins de 13 milliards de dollars en 2020. Le groupe entend également dégager 500 millions de dollars d'économies supplémentaires après avoir déjà réduit ses coûts opératoires de 1,1 milliard de dollars en 2020.
« Nous allons garder notre discipline de coûts », a assuré Patrick Pouyanné, soulignant que le marché pétrolier restait « fragile avec des stocks toujours élevés ». « La reprise économique mondiale sera positive mais lente, il nous faut garder cette prudence », a encore expliqué le PDG.
Priorité au désendettement
Si Total parvenait toutefois à générer plus de trésorerie que prévu, la priorité irait au désendettement « avant même de pouvoir parler de rachats d’actions », a souligné Patrick Pouyanné. Total compte réduire son ratio d’endettement à moins de 20% contre 21,7% à fin 2020, a-t-il rappelé.
Toujours dans l’hypothèse où la trésorerie serait meilleure que prévu, Total pourrait aussi allouer davantage d’investissements aux énergies renouvelables et à l'électricité. Le groupe prévoit pour l’heure de faire passer ses capacités brutes installées dans les énergies renouvelables de 7 gigawatts en 2020 à 10 gigawatts cette année.
La major pétrolière vise par ailleurs une stabilité de sa production en 2021, alors qu’elle a atteint 2,87 millions de barils équivalent pétrole (BEP) par jour l’an passé.
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