
Technicolor souhaite accroître sa flexibilité en refinançant sa dette senior
Profitant des conditions de marché favorables, Technicolor lance un programme de refinancement de sa dette senior. Il allégera ainsi un coût annuel de 8,2% jugé «difficilement supportable» par les analystes d’Oddo Securities, puisque les frais financiers de 128 millions d’euros payés en 2012 représentaient «55% du bénéfice d’exploitation courant». Sur 1,2 milliard d’euros de dette brute à fin mai, «environ un tiers du total est constitué de titres obligataires portant un taux d’intérêt de 9,3%, le reste étant d’origine bancaire avec un taux d’intérêt de 7,75%», indique à L’Agefi le directeur financier Stéphane Rougeot.
A travers un véhicule ad hoc nommé Tech Finance, le groupe franco-américain va solliciter ses créanciers pour qu’ils acceptent des offres d’achat séparées sur ses obligations en circulation, ainsi que sur son emprunt senior. Il devra recevoir l’accord d’au moins les deux tiers des détenteurs de l’emprunt et de 50,1% des porteurs obligataires. Pour financer ces rachats, Tech Finance émettra par placement privé jusqu’à 330 millions de dollars (248 millions d’euros) d’obligations à haut rendement et un emprunt senior de 745 millions d’euros en deux tranches, l’une libellée en dollars et l’autre en euros. Provisoirement notés B3 par Moody’s, ces deux instruments de dette auront une maturité identique fixée à 2020.
«Le groupe repoussera ainsi de 3 ans son échéance principale de dette, constituée du remboursement d’un prêt ‘in fine’ de 800 millions d’euros en 2017», relève Stéphane Rougeot. «La nouvelle dette comprendra seulement des covenants opérationnels allégés, mais elle ne sera plus soumise aux covenants financiers actuels testés sur une base semestrielle», souligne-t-il. En avril, Technicolor avait indiqué qu’il visait à fin décembre 2013 un ratio de dette nette sur Ebitda ajusté inférieur à 1,25 fois, à comparer à un niveau contractuel maximal de 1,95 fois.
Les analystes d’Oddo précisent que ce refinancement «aura un coût non récurrent comptabilisé au premier semestre à un maximum de 121 millions», plus les primes accordées aux détenteurs de la dette actuelle. Une commission de consentement égale à 100 points de base du principal des obligations sera en effet versée aux créanciers donnant leur accord. La date limite de participation à l’offre de rachat sur l’emprunt a été fixée au 24 juin, et au 9 juillet pour l’offre de rachat obligataire.
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