
Stada change de patron alors que Bain et Cinven pourraient lancer une nouvelle OPA
Deuxième chance. Après l’échec de leur OPA sur le groupe pharmaceutique allemand Stada, les fonds de capital-investissement Bain Capital et Cinven pourraient tenter de lancer une nouvelle offre. Ils doivent auparavant obtenir l’autorisation du directoire et du conseil de surveillance de Stada et le feu vert de la BaFin, le régulateur allemand, puisqu’en principe ils doivent laisser passer un délai d’une année avant de déposer une nouvelle offre. Stada a déclaré hier dans un communiqué étudier «la possibilité de donner son consentement à l’exemption de la période d’exclusion». Cette nouvelle offre serait même imminente, selon le Financial Times.
En avril dernier, Stada s’était prononcé en faveur de l’offre de Bain Capital et Cinven de 66 euros par action, valorisant le laboratoire allemand 5,32 milliards d’euros, mieux-disante que celle du consortium constitué des fonds Advent et Permira offrant 58 euros par action Stada, soit une valorisation de 4,7 milliards d’euros. A l’époque, Jefferies avait jugé le prix offert «très généreux». Bain Capital et Cinven avaient initialement conditionné leur offre à un taux d’acceptation de 75% du capital, avant de réduire ce taux à 67,5% au moment de la prolongation de l’offre. Là, seuls 65,52% du capital de Stada ont été apportés à leur offre. Les deux fonds n’auraient pas réussi à mobiliser les actionnaires individuels, selon certains. Tandis que d’autres y voient l’intervention de fonds spéculatifs, qui n’ont pas apporté leurs titres, espérant un relèvement du prix offert.
Surtout, des tensions semblent agiter la direction de Stada. Le conseil de surveillance du laboratoire allemand Stada a accepté hier la démission du président du directoire, Matthias Wiedenfels, pour le remplacer immédiatement par Tjeen Willink jusqu’au 31 décembre 2017. Or Matthias Wiedenfels dirigeait le groupe depuis juste un an. «Nous respectons la décision de nos actionnaires et la comprenons comme un mandat destiné à accélérer notre stratégie réussie de croissance», avait-il déclaré la semaine dernière après l’échec de l’OPA. Le directeur financier, Helmut Kraft a également démissionné immédiatement et sera remplacé jusqu’à la fin de l’année 2017 par Bernhard Düttmann.
Si l’action Stada a perdu plus de 6% après l’échec de l’OPA, elle a depuis rebondi, mais sans revenir au niveau de l’offre.
Plus d'articles du même thème
-
Carrefour relève de 10% son offre sur sa filiale brésilienne
Le distributeur propose désormais 8,5 reals par titre aux actionnaires minoritaires de Grupo Carrefour Brasil. -
BDL Capital Management se dresse face à Prosus sur la route du rachat de Just Eat Takeaway
Le gestionnaire d’actifs parisien critique les conditions de l’offre sur la plateforme de livraison de repas. Il juge le prix proposé de 20,3 euros par action bien trop décoté face à une valeur intrinsèque de la cible dont il détient 2% du capital. -
Brookfield envisagerait une nouvelle offre sur l’espagnol Grifols
Quelques mois après avoir essuyé une fin de non-recevoir des dirigeants du laboratoire pharmaceutique, la société de capital-investissement aurait repris les discussions sur la base d’une valorisation de 7 milliards d’euros.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions