
Sodexo laisse les investisseurs sur leur faim

Le groupe de restauration collective et de titres de services prépayés Sodexo s’est montré prudent vendredi concernant la deuxième moitié de son exercice décalé 2021-2022, après avoir enregistré une forte croissance de ses résultats au premier semestre clos fin février malgré le variant Omicron du coronavirus. «L’environnement demeure incertain. Nous observons des résurgences locales de Covid-19, plusieurs démarrages de contrats en Russie qui n’auront pas lieu et les Testing Centers au Royaume-Uni ont fermé plus tôt que prévu», a indiqué le groupe dans un communiqué. Lanterne rouge du SBF 120, l’action Sodexo a reculé de plus de 9% vendredi.
Dans ce contexte, Sodexo a précisé s’attendre à une croissance interne de son chiffre d’affaires pour l’exercice 2021-2022 située «autour du bas» de la fourchette de 15% à 18% annoncée en octobre dernier. Le groupe a dans le même temps confirmé son objectif d’une marge d’exploitation proche de 5% à taux de change constants pour l’exercice. «Nos équipes ont géré avec succès les marges au premier semestre et sont fortement mobilisées pour compenser les incertitudes et notamment l’inflation supplémentaire résultant des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement dues à la guerre en Ukraine», a expliqué Sodexo.
Pour le seul second semestre, le groupe s’est dit confiant dans la poursuite du retour des salariés en présentiel et dans la reprise des événements sportifs et culturels, mais a également souligné les incertitudes liées à la guerre en Ukraine. En outre, les effets de change devraient continuer à lui être favorables au second semestre, a souligné Sodexo.
Un semestre
Au cours du premier semestre allant de septembre à février, Sodexo a enregistré un chiffre d’affaires de 10,26 milliards d’euros, soit une amélioration de 19,4% sur un an en données publiées. En variation interne, soit à périmètre et changes constants, les revenus du groupe ont progressé de 16,7% sur un an. Le résultat net part du groupe de Sodexo s’est établi à 337 millions d’euros, contre 33 millions d’euros un an plus tôt quand les résultats du groupe avaient été lourdement grevés par la crise sanitaire. Le résultat d’exploitation a atteint 538 millions d’euros, contre 265 millions d’euros un an auparavant. Dans le même temps, la marge correspondante a progressé à 5,2%, contre 3,1% au premier semestre 2020-2021. Selon un consensus établi par FactSet, les analystes anticipaient en moyenne un chiffre d’affaires de 10,14 milliards d’euros, un résultat d’exploitation de 521,6 millions d’euros et un résultat net de 333 millions d’euros.
«La croissance du chiffre d’affaires et la progression des marges ont été fortes au premier semestre. Cette performance reflète une reprise solide dans les segments Éducation, Services aux Entreprises et Sports & Loisirs. Omicron a eu un impact sur la reprise au deuxième trimestre, mais nous constatons une meilleure dynamique depuis fin février», a expliqué Sophie Bellon, PDG de Sodexo citée dans le communiqué.
En outre, le plan de restructuration appelé GET («Group Effectiveness and Transformation») lancé par le groupe fin 2020 afin de contrer l’impact de la pandémie sur son activité et ses perspectives s’est terminé au premier semestre, «avec des résultats meilleurs que prévu», a commenté Sophie Bellon. Le plan a réalisé 382 millions d’euros d'économies contre un objectif de 350 millions d’euros et un ratio économies sur coûts de 117% contre 100% initialement prévus, a précisé le groupe.
Par ailleurs, Sodexo a indiqué ne pas avoir d’activité en Ukraine et a précisé disposer d’une «présence modeste» dans le domaine des services sur site en Russie, représentant «moins de 1% du chiffre d’affaires du groupe». «Nous suivons de près la situation et examinons différentes options en ce moment», a ajouté Sodexo.
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