
SentinelOne atteint les 10 milliards de dollars de valorisation pour ses débuts sur le Nyse

Une entrée flamboyante en Bourse de plus, dans le secteur embrasé de la cybersécurité.
Le spécialiste de la cybersécurité SentinelOne a effectué son entrée à Wall Street mercredi. Dans une semaine faste, avec une dizaine d’introductions en Bourse (IPO) programmées. Soutenue par l’investisseur milliardaire Daniel Loeb, la firme a levé plus de 1,23 milliard de dollars (un milliard d’euros) via une IPO revue à la hausse mercredi. Avec 35 millions d’actions vendues à 35 dollars l’unité, elle a atteint une valorisation de 8,87 milliards de dollars mercredi, en clôture de son premier jour de cotation au New York Stock Exchange. L’action finissait la séance à 42,50 dollars, en hausse de plus de 21%. En incluant les stock-options, elle serait valorisée sur une base diluée à plus de 10,5 milliards de dollars.
De 26 à 35 dollars par action
Soutenue par des firmes de capital-risque telles que Tiger Global, Sequoia Capital et Insight Venture Partners, et par le fonds Third Point de Daniel Loeb, dans cette opération coordonnée par Morgan Stanley et Goldman Sachs, elle avait initialement prévu de vendre 32 millions d’actions au prix de 26 à 29 dollars par action, avant de relever, lundi, son prix à 32 dollars par action. Porté ensuite à 35 dollars.
La firme de Mountain View, fondée en 2013, avait plusieurs atouts. Elle propose aux sociétés des solutions de protection contre des failles de sécurité en recourant à une technologie d’intelligence artificielle pour identifier des comportements inhabituels dans les réseaux des entreprises. Plus précisément, elle fournit une plateforme XDR (Extended Detection and Response, détection et réponse étendues) couplée à de l’IA. Elle permet aux entreprises de repérer des malwares sur divers équipements allant des serveurs jusqu’aux notebooks des collaborateurs. « SentinelOne est un pionnier de l’IA comportementale, qui exploite la puissance des données pour prévenir et remédier aux attaques de manière autonome, réduisant ainsi la charge pour les humains », explique à L’Agefi Perrine Jouan, directrice du marketing pour la zone EMEA.
Pour renforcer sa spécificité, l'éditeur a acquis en février dernier la start-up Scalyr, une plateforme cloud d’analyse de données, pour quelque 150 millions de dollars (127 millions d’euros). « Cela nous a permis de nous orienter davantage vers la technologie du XDR, et de capturer un volume de données encore plus important », précise Blandine Delaporte, ingénieure commerciale pour la zone EMEA Sud.
700 millions de dollars levés au total
Des fonds, SentinelOne en a déjà levé beaucoup. Depuis sa création, l'éditeur a réalisé 8 tours de table qui lui ont permis de lever 696,5 millions de dollars au total. Son dernier tour de table, de quelque 367 millions de dollars en novembre dernier, lui avait permis d’atteindre une valorisation de plus de 3 milliards de dollars.
Implanté en Europe, aux Etats-Unis et en Asie, il compte quelque 4.500 clients dans le monde, dont Monoprix en France. Il compte justement développer son implantation dans l’Hexagone. Pour cela, « nous allons participer au lancement du Campus Cyber, qui ouvre cet automne à La Défense », indique Perrine Jouan.
Pour autant, SentinelOne n’est pas encore parvenu à la rentabilité. D’après les chiffres qu’il a fournis à la SEC, le gendarme boursier américain, il a vu son chiffre d’affaires grimper de 100,2% à 93,1 millions de dollars, au cours de son exercice 2021 (clos le 31 janvier). Mais dans le même temps, ses pertes se sont aussi creusées, passant de 76,6 millions de dollars lors de l’exercice 2020 à 117,6 millions un an plus tard.
IPO porteuses dans la cybersécurité
Son entrée en Bourse intervient à un moment porteur pour les entreprises de son marché, alors que la demande autour de services de cybersécurité a explosé depuis l’an dernier. Plusieurs entreprises du secteur ont accéléré leurs projets d’IPO. Il y a deux mois, la société américaine KnowBe4 (formation de sensibilisation à la cybersécurité) a tiré 152 millions de dollars de son entrée au Nasdaq. Fin avril, Darktrace levait l'équivalent de 230 millions de dollars à la bourse de Londres.
D’autres ont été rachetées par des fonds de private equity. Thoma Bravo a déboursé 12,3 milliards de dollars (10,2 milliards d’euros) en avril dernier pour acquérir le groupe de cybersécurité californien Proofpoint, éditeur de services sur la protection des données.
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