
Thoma Bravo mène une transaction record dans la cybersécurité

Les opérations de M&A se poursuivent dans le secteur embrasé de la cybersécurité. Le fonds américain de capital-investissement Thoma Bravo s’apprête à débourser 12,3 milliards de dollars (10,2 milliards d’euros) pour mettre la main sur le groupe de cybersécurité californien Proofpoint, éditeur de services très orienté sur la protection des données
Suite à cette annonce lundi, l’action Proofpoint s’envolait de 32%, à 173,66 dollars à New York, pour clôturer à +31%. Thoma Bravo va payer un prix de 176 dollars par action Proofpoint, soit une prime de 34% par rapport au cours de clôture de la société californienne, de 131,78 dollars vendredi. A 12,3 milliards, il déboursera près du double de sa capitalisation boursière (7,5 milliards de dollars vendredi) ! Et pour cause : ces derniers mois, les entreprises de cybersécurité sont devenues des prises de choix, dans un contexte où les cyberattaques se sont multipliées, sur fond d’avènement du télétravail.
Au premier trimestre, Proofpoint a annoncé un chiffre d’affaires de 287,8 millions de dollars, en hausse de 15% par rapport au premier trimestre 2020, et au-delà des 281,6 millions attendus par les analystes. Il a cependant réalisé une perte nette de 45,3 millions de dollars.
Proofpoint prévoit de boucler la transaction avec Thoma Bravo au troisième trimestre, et le cas échéant, Proofpoint sortira de Bourse.
Proofpoint a lui-même réalisé plusieurs acquisitions dans son secteur ces dernières années, dont Cloudmark, Weblife, OberserveIT, et Meta Networks, tous des deals de plusieurs centaines de millions de dollars.
De son côté, Thoma Bravo a multiplié les acquisitions et participations dans la cybersécurité. Comme l’acquisition du groupe britannique Sophos fin 2019 pour 3,9 milliards de dollars, une participation majoritaire dans LogRhythm, et 544 millions de dollars déboursés pour Imprivata – un actif dont il avait prévu de sortir l’an dernier pour 2 milliards de dollars. Fin 2018, il a même tenté, tour à tour, d’acquérir deux géants du secteur, Symantec et McAfee.
Thoma Bravo a fait sortir fin 2015 l’éditeur de logiciels SolarWinds de Bourse dans un deal à 4,5 milliards de dollars avant de le coter de nouveau. Il a aussi suscité une controverse pour avoir vendu des actions juste avant que ne soit révélée, fin 2020, une vaste campagne de cyberattaques qui avait affecté Solarwinds et plusieurs de ses gros clients américain, dont neuf agences fédérales.
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