
Rexel veut renforcer son bilan avant de redevenir offensif

Rexel met l’accent, dans son nouveau plan stratégique présenté hier, sur sa volonté d’étendre sa base de clientèle, déjà riche de plus de 650.000 clients, tout en augmentant la part des ventes réalisée avec chacun d’entre eux. «Nos équipes de vente devront être encore plus agressives dans leur quête de nouveaux clients», insiste le directeur général, Patrick Bérard, qui a pris les commandes du groupe durant l'été 2016. Cette priorité à la croissance organique se traduira par une plus grande sélectivité dans l’allocation du capital, ce qui contribuera à renforcer la structure de bilan du distributeur de matériel électrique.
Mis sous pression par le fonds activiste Cevian, le groupe français compte effectuer d’ici à fin 2018 des cessions d’actifs qui réduiront d’environ 800 millions d’euros son chiffre d’affaires par rapport aux 13,16 milliards dégagés l’an dernier, tout en améliorant d’environ 25 points de base (pb) sa marge d’exploitation récurrente, calculée hors amortissement des survaleurs et variations du prix des câbles en cuivre. En 2016, cette marge d’Ebita ajustée a reculé de 27 pb, pénalisée par une nouvelle baisse des ventes (-1,9% en données comparables et à nombre de jours constant). Le groupe a néanmoins noté une amélioration séquentielle de son activité au quatrième trimestre, grâce à la reprise de la construction en France et à une embellie dans le secteur pétrolier outre-Atlantique.
Misant sur des investissements de productivité dans un contexte économique et politique toujours incertain, le groupe prévoit une progression organique de ses ventes «inférieure à 5%» cette année, accompagnée d’une augmentation de l’Ebita ajusté comprise entre 5 et 10%. Son ratio d’endettement net, resté stable à 3 fois l’excédent brut d’exploitation d’un an sur l’autre au 31 décembre dernier, devrait passer sous ce seuil d’ici à fin 2017, puis devenir «structurellement inférieur à 2,5 fois à chaque fin d’année à compter du 31 décembre 2018».
A partir de l’an prochain, Rexel compte à nouveau recourir à des acquisitions de taille moyenne, en ciblant un marché américain encore fragmenté et de nouveaux segments émergents d’activité (efficacité énergétique, chargement des véhicules électriques, objets connectés). Il confirme son ambition de distribuer à moyen terme un dividende d’au minimum 40% de son résultat net récurrent. Au titre de 2016, il proposera en numéraire un dividende par action inchangé de 0,40 euro, soit 48% de son résultat net récurrent.
Plus d'articles du même thème
-
Carrefour relève de 10% son offre sur sa filiale brésilienne
Le distributeur propose désormais 8,5 reals par titre aux actionnaires minoritaires de Grupo Carrefour Brasil. -
Les tribulations de Carrefour crispent le marché et fragilisent son patron
A la peine en Bourse depuis plusieurs années, le distributeur peine à convaincre du bien-fondé de sa stratégie alors que le mandat de son PDG, Alexandre Bompard, arrivera à échéance en 2026. -
Ares Management rejoint la plateforme d'Allfunds sur le non-coté
Allfunds annonce que le groupe américain Ares Management Corporation, l’un des plus grands gestionnaires mondiaux d’investissements alternatifs, rejoint son programme Allfunds Private Partners (APP).
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions