
Renault installe Luca de Meo au volant d’Ampere, l’action chute

Renault a annoncé lundi soir que son conseil d’administration avait nommé Luca de Meo au poste de PDG d’Ampere, la future filiale du constructeur automobile dédiée au véhicule électrique et aux logiciels.
«Cette nomination sera effective une fois la phase de détourage d’Ampere effectuée, prévue pour le second semestre de 2023", a précisé le groupe au losange dans un communiqué. Luca de Meo assurera «le lancement de la société [Ampere] et la réussite de son projet d’introduction en Bourse, tout en conservant ses responsabilités actuelles de directeur général de Renault», a complété Renault.
Deux cadres clés de Renault, Josep Maria Recasens et Vincent Piquet, seront respectivement nommés directeur des opérations et directeur financier d’Ampere.
L’action baisse
Après ces annonces, l’action Renault refluait de 4%, à 35,4 euros. Elle a terminé en baisse de 3,8% à 35,5 euros. «Des investisseurs peuvent s’inquiéter du cumul à venir des fonctions de Luca de Meo, actuel directeur général de Renault et futur PDG d’Ampere», commente un analyste basé à Paris. «Mais ce seul sujet ne peut justifier la baisse significative de la valeur ce jour», poursuit-il. Le cumul des rôles de Luca de Meo «nous semble temporaire, jusqu'à ce qu’Ampere atteigne les premières étapes importantes dans quelques années», relativise également Oddo BHF.
Le conseil d’administration de Renault a également formé en son sein un comité ad hoc, chargé du suivi du projet d’introduction en Bourse d’Ampere. Ce comité est piloté par Jean-Dominique Senard, le président du conseil d’administration de Renault.
La mise en Bourse d’Ampere interviendra, au plus tôt, au second semestre de cette année, avait précédemment indiqué Renault. Cette entité, qui emploiera 10.000 personnes, vise un flux de trésorerie opérationnel positif en 2025 et une marge opérationnelle de 10% en 2030, selon les objectifs présentés en novembre dernier par le groupe. A cet horizon, le pôle espère vendre 1 million de véhicules électriques par an, soit environ dix fois plus que les ventes de véhicules électriques à l'échelle du groupe en 2021.
A lire aussi: La gigafactory de batteries de Douvrin, fer de lance de la réindustrialisation en France
Dans le cadre de la signature début 2023 d’un accord-cadre contraignant définissant pour une durée initiale de 15 ans les nouvelles bases de son alliance avec Renault, née en 1999, Nissan a indiqué vouloir investir dans Ampere. Le constructeur japonais prévoit d’acquérir jusqu'à 15% du capital d’Ampere à l’occasion de son introduction en Bourse, pour devenir un «investisseur stratégique» de la structure. Rattaché à l’Alliance depuis 2016, Mitsubishi envisage également d’investir dans Ampere.
«L'équipe de direction d’Ampere partagera plus de détails lors d’un ‘Capital Markets Day’ qui se tiendra au second semestre», a assuré Renault.
Plus d'articles du même thème
-
Le président de BP s’apprête à tirer sa révérence sous la pression d’Elliott
Helge Lund quittera le groupe britannique, vraisemblablement en 2026, dans le cadre d’une transition ordonnée. La recherche d’un successeur est désormais lancée. -
Rebondissement pour Scor dans l’affaire Partner Re
Le réassureur Scor est mis en examen, en tant que personne morale, dans le cadre de l’enquête judiciaire pour des faits reprochés à son ancien président Denis Kessler. L’instruction concerne des faits imputés à l’association ASPM accusée de tentative de déstabilisation du groupe Covéa lors de sa procédure de rachat du réassureur Partner Re en 2022. -
Les constructeurs automobiles non américains cherchent à éviter la sortie de route
Alors que Stellantis et Volkswagen ont rapidement annoncé des contre-mesures, Volvo Cars et Hyundai sont plus attentistes.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions