Pékin ordonne la suspension de l’appli Didi

Le régulateur chinois sanctionne pour «violation de données» l’application de VTC, qui vient d’entrer en Bourse à New York.
Capucine Cousin
Didi Chuxing, groupe de VTC chinois
Didi Chuxing, groupe de VTC chinois  -  Crédit DiDi.

Le réveil risque d’être rude pour les marchés américains à l’issue d’un long week-end, les marchés étant fermés ce lundi.

Le régulateur chinois chargé de la cybersécurité a ordonné dimanche le retrait de l’application des services de VTC Didi des boutiques d’application (App stores), évoquant « une violation grave de la réglementation en matière de collecte des données des utilisateurs ».

La Cyberspace Administration of China (CAC) a indiqué qu’elle avait demandé à Didi de faire le nécessaire pour être en conformité avec les règles de protection des données chinoises. Elle n’a pas précisé la nature de la violation des règles de privacy qu’elle reproche au service chinois de véhicules avec chauffeur.

En retour, Didi a indiqué dans un communiqué avoir arrêté d’enregistrer de nouveaux utilisateurs, et qu’il « effectuerait des rectifications (...) et continuerait à protéger la confidentialité des utilisateurs et la sécurité des données ».

Cette décision a été annoncée deux jours après l’annonce de l’ouverture d’une enquête sur Didi Chuxing par cette même administration « pour prévenir des risques sur la sécurité de données nationales, garantir la sécurité nationale et protéger l’intérêt du public ».

La nouvelle risque d’affecter aussi les marchés boursiers américains ce mardi matin, quelques jours après l’entrée en trombe du « Uber chinois » sur le marché boursier, pour ce qui fut la plus grosse introduction d’un acteur chinois depuis celle du géant du e-commerce Alibaba en 2014. Pour ses débuts au New York Stock Exchange mercredi, à un prix de 14 dollars pièce, il avait pu lever 4,4 milliards de dollars (3,71 milliards d’euros), atteignant une valorisation de 67,5 milliards de dollars.

Mais son titre a chuté de 5,30% à 15,53 dollars vendredi soir à la clôture de Wall Street, à la suite de l’annonce de l’enquête de Pékin.

Depuis sa création en 2012 par Cheng Wei, un ancien cadre de Alibaba, Didi est disponible dans 15 pays, et revendique 15 millions de chauffeurs et 493 millions d’utilisateurs actifs par an. Elle domine le marché chinois des VTC, avec 20 millions de courses par jour, depuis qu’elle a délogé son rival américain Uber en 2016. Elle a réalisé un chiffre d’affaires de 21,6 milliards de dollars en 2020 et de 6,4 milliards de dollars au premier trimestre 2021.

Didi semble donc être à son tour dans le viseur de Pékin, après d’autres géants de la tech chinoise. Comme le groupe technologique Tencent, qui a subi des sanctions financières au sujet d’acquisitions et de concentrations.

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