
Orpea s’effondre désormais de 68% en quatre jours

Sauve qui peut. L’action du gérant de maisons de retraite file tout droit vers le statut peu enviable de «penny stock», un terme utilisé pour qualifier des titres valant moins d’un euro.
En quatre séances, Orpea a fondu de 68% en Bourse pour clôturer à 2,28 euros lundi. Depuis le 27 janvier et après 48h de suspension de cotation, le titre a perdu chaque jour plus de 15%. Il s’effondre désormais de plus de 97% par rapport à son cours de janvier 2022, avant la publication du livre «Les Fossoyeurs».
Cette récente chute est la conséquence directe du plan de sauvetage annoncé le 1er février. Il prévoit la conversion de 3,8 milliards d’euros de dettes en actions et un investissement global de 1,355 milliard d’euros permettant à la CDC, CNP Assurances et aux assureurs Maif et MACSF d’obtenir ensemble 50,2% du capital.
16 milliards d’actions
Dans ces conditions, les actionnaires existants d’Orpea qui ne participeraient pas aux augmentations de capital prévues seraient dilués à hauteur de… 99,6%. Autrement dit, un investisseurs détenant 1% du gérant de maisons de retraite avant la restructuration verrait son poids au capital tomber à 0,004% s’il ne remet pas au pot. Selon les calculs d’un analyste interrogé par Agefi-Dow Jones la semaine dernière, le nombre d’actions Orpea en circulation passera de 64 millions à environ 16 milliards. De quoi, selon lui, justifier une valeur unitaire du titre de l’ordre de «40 centimes».
Les baisses quotidiennes de l’action pourraient ainsi se poursuivre. Le potentiel de repli pour rejoindre 0,4 euro est encore de -82%. Le cas Orpea ou l’illustration parfaite du célèbre adage boursier selon lequel «on ne rattrape pas un couteau qui tombe».
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