Neopost transforme l’essai d’Assystem dans les convertibles perpétuelles

Le groupe de solutions de traitement du courrier a placé 265 millions d’euros d’Odirnane pouvant être comptabilisées en fonds propres.
Olivier Pinaud

Neopost suit la voie ouverte par Assystem en juillet 2014. Le groupe de solutions de traitement du courrier a émis hier 265 millions d’euros d’obligations à durée indéterminée à option de remboursement en numéraire et/ou en actions nouvelles et/ou existantes (Odirnane). Emises au pair, elles portent un coupon annuel de 3,375% et offrent une prime d’émission de 40%. L’opération, réalisée sans prospectus AMF par placement privé et en utilisant une autorisation de l’assemblée générale, représente une dilution potentielle de 13,3% en cas de remboursement en actions nouvelles. Elle était coordonnée par CA CIB, avec BNP Paribas et Commerzbank.

Destiné notamment à financer les investissements et les acquisitions programmés par Neopost, ce genre d’obligations convertibles présente l’avantage d’être comptabilisé en fonds propres selon les normes IFRS grâce à deux caractéristiques décrites par Benoit Bout, responsable equity linked chez Crédit Agricole CIB: «D’une part, elles n’ont pas de date de maturité, Neopost bénéficiant seulement d’une option de remboursement anticipé en 2022; d’autre part, le paiement des coupons peut être reporté sans limite de temps». Cette dernière possibilité reste néanmoins théorique, les investisseurs devant avoir une certaine assurance sur le paiement des coupons avant de s’engager.

De même, afin de répondre aux attentes des investisseurs, une clause dite de step-up a été ajoutée afin de garantir leur rémunération si jamais Neopost n’exerçait pas sa clause de remboursement avant le 15 juin 2022. Au-delà de cette date, les obligations paieraient alors un coupon égal au taux Euribor six mois majoré de 800 points de base (pb). A cela s’ajouteraient 200 pb si le dividende de Neopost venait à servir un rendement compris entre 5% et 7%, et 400 pb supplémentaires s’il dépassait les 7%.

Ces obligations convertibles perpétuelles restent réservées à un petit nombre d’émetteurs, offrant une visibilité sur leur activité et leur capacité à payer les coupons. Mais pour les fonds spécialisés dans les convertibles, elles offrent plus de rendement que les opérations plus classiques. Avec la faiblesse actuelle des taux, les obligations convertibles à coupons nuls ou proches de zéro se sont multipliées. Unibail-Rodamco a même réussi à vendre en avril des Ornane (obligations remboursables en numéraire et en actions nouvelles et existantes) à rendement négatif.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...