
Morgan Stanley prend la tête du marché français du M&A

Près de 200 milliards de dollars. C’est le montant total des opérations de fusions-acquisitions annoncées sur le marché français à fin décembre 2020, selon les données de Refinitiv, ce qui représente une hausse de 7,7% sur un an ! Un montant plus que surprenant pour une année marquée par un arrêt de la plupart des économies entre mars et mai en raison des restrictions liées à la pandémie de Covid-19. D’autant plus que le marché mondial affiche un repli de 8,4% sur l’année.
Sur l’ensemble de l’année, dans le classement exclusif de L’Agefi des conseils en fusions-acquisitions portant sur les opérations finalisées comportant au moins une partie française, c’est la banque américaine Morgan Stanley qui figure en première position avec plus de 48 milliards d’euros de transactions. La banque de la rue de Monceau est intervenue sur les trois plus importantes opérations de M&A de l’année, à savoir le rachat d’Ingenico par Worldline, le rapprochement entre La Poste et CNP pour créer un grand pôle financier public (5,7 milliards), et le succès de l’offre de Capgemini sur Altran (annoncée en 2019) pour 5 milliards.
A quelques encablures, avec plus de 46 milliards de deals bouclés, BNP Paribas, seule autre banque également présente sur les trois principales opérations de la période, signe une année très aboutie et revient sur le podium après l’avoir quitté en 2019. Leader sans partage du marché depuis plusieurs années, Rothschild & Co chute au pied du podium, n’étant intervenu que sur Ingenico parmi les deals supérieurs à 3,5 milliards. A noter que Centerview Partners, qui n’a ouvert ses portes que cette année sous la direction de Matthieu Pigasse, se hisse déjà à la 14e place.
Les acteurs du M&A ont rapidement digéré les effets des confinements et la persistance de l’épidémie pour reprendre leurs grandes manœuvres à partir de l’été sur un rythme aussi, voire davantage, soutenu que les deux premiers mois de l’année marqués par l’annonce du rachat d’Ingenico. Et depuis juillet, KKR a acquis Elsan pour plus de 3,3 milliards d’euros, EQT a repris Colisée pour plus de 2,2 milliards, tandis que Veolia a acheté 29,9% du capital de Suez auprès d’Engie pour près de 3,4 milliards en attendant de pouvoir lancer une offre publique. Iliad, pour sa part, s’est offert l’opérateur télécoms polonais Play pour 3,7 milliards.
{"title":"","image":"229310»,"legend":"","credit":""}
Plus d'articles du même thème
-
New Alpha reste finalement dans le giron de La Française
Alors que la banque Caurus Partners avait été mandatée pour étudier la cession de New Alpha Asset Management, la société, qui totalise 3,8 milliards d’euros d’encours, reste finalement dans le giron de La Française. -
Safran avance dans son marathon réglementaire lié à la reprise de Collins
Le gendarme britannique de la concurrence estime que les concessions fournies par le groupe français pourraient suffire à apaiser ses craintes. -
Andbank entre au capital d’une boutique espagnole de private equity
L'opération vient d'être autorisée par les régulateurs.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions