
L’opposition grandissante contre la 5G inquiète de nombreux pays de l’UE

Alors que l’attribution des nouvellesfréquences 5G a été réalisée dans les deux tiers des pays de l’Union européenne (UE), de nombreux Etats membres s’alarment de la multiplication d’actes de malveillance ayant conduit à la destruction de tours de téléphonie mobile et à des agressions contre des agents de maintenance. Ces actes sont liés à des théories complotistes qui font le lien entre le Covid-19 et la 5G. «De toute évidence, nous assistons à une activité croissante du mouvement anti-5G dans l’Union européenne», écrivent ces pays dans une lettre, consultée par Reuters, qui a été adressée à plusieurs responsables de la Commission européenne. Ils exhortent le bloc à «adopter une approche active, à long terme et systémique» pour faire face aux interrogations portant sur la 5G et les champs électromagnétiques.
Arguments scientifiques et campagne de sensibilisation
Les 15 pays signataires sont la Pologne, la Suède, l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, Chypre, l’Estonie, la Finlande, la Grèce, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, le Portugal et la Slovaquie. Ils militent en faveur d’une recherche scientifique plus poussée sur les risques pour la santé et suggèrent «une campagne de sensibilisation paneuropéenne accompagnée d’un large débat prenant en compte les craintes des opposants». L’UE estime que la 5G constitue l’un des leviers sur lequel elle pourra s’appuyer pour faire rebondir l’économie de la région, en favorisant le développement des voitures autonomes ou de la télémédecine.
Certains détracteurs relèvent que le secteur numérique est à l’origine de 4% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale et que l’implantation de milliers d’antennes nouvelles, combinée au renouvellement progressif de 6 milliards de smartphones, accélérera l’épuisement des terres rares. En France, la Convention citoyenne a demandé un moratoire sur le déploiement des nouveaux réseaux, auquel seraient favorables deux tiers des personnes sondées.
Deutsche Telekom dans la stratosphère
Ces mouvements d’opposition pourraient par ailleurs contrarier les initiatives des opérateursqui ambitionnent une couverture mobile la plus large possible en vue d’éliminer les ‘zones blanches’. A cet égard, Deutsche Telekom a fait savoir hier qu’il avait testé avec succès une station de base lancée dans la stratosphère. Dans le cadre d’un partenariat établi avec la start-up britannique Stratospheric Platforms, l’opérateur allemand a eu recours à un avion téléguidé volant à 14.000 mètres d’altitude afin de connecter à un réseau terrestre 4G une antenne embarquée de 140 kilos.
Cette station de base sera capable de couvrir des superficies allant jusqu'à 140 kilomètres de large. «Un réseau stratosphérique peut aider à atteindre des zones qui étaient jusqu'à présent difficiles à approvisionner», a commenté Tim Hoettges, PDG de Deutsche Telekom. L’avion a réussi à traiter les appels vocaux et vidéo, les téléchargements de données et la navigation sur internet d’un utilisateur de smartphone au sol lors de plusieurs vols d’essai effectués ces dernières semaines.
Voici deux ans, des problèmes techniques avaient contraint Facebook à mettre fin à un projet de drone propulsé par énergie solaire. Mais Stratospheric Platforms, détenu à 38% par Deutsche Telekom, explique que sa plate-forme, qui aura la taille d’un Boeing 747 et pèsera seulement 3,5 tonnes, pourra voler durant neuf jours. Elle utilisera un système de pile à combustible à hydrogène bien plus efficace que des piles solaires et l’antenne embarquée remplacera 200 pylônes mobiles terrestres. Après un vol commercial initial prévu en 2022, le déploiement opérationnel de la plate-forme est attendu à l’horizon 2024.
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