Londres relève le bouclier tarifaire sur l’énergie

La facture moyenne des ménages britanniques triplera (sur un an) au 1er octobre, augmentant encore les pressions inflationnistes.
Fabrice Anselmi
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Plus de la moitié des foyers britanniques pourraient se retrouver en précarité énergétique.  -  Crédit Ri/Pixabay

Après avoir décidé de porter le calcul du plafonnement des tarifs énergétiques (price cap) de semestriel à trimestriel, l’autorité de régulation du secteur énergétique britannique (Ofgem) a annoncé vendredi une augmentation de 80% de ce bouclier tarifaire pour les consommateurs britanniques à compter du 1er octobre, portant la facture annuelle à une moyenne de 3.549 livres (4.203 euros). Cette hausse va avoir un «impact massif», a déclaré son directeur général, Jonathan Brearley, puisque les prix de l’énergie ont quasiment triplé en un an pour les 24 millions de ménages concernés (1.277 livres en octobre 2021).

Il a ajouté qu’une autre augmentation est probable en janvier et que, malgré le programme de soutien actuel du gouvernement, «le nouveau Premier ministre devra agir davantage pour s’attaquer à l’impact des hausses de prix qui se produiront en octobre et l’année prochaine». Le ministre des Finances, Nadhim Zahawi, a confirmé qu’il travaillait sur un plan afin d’être prêt pour le prochain gouvernement, le 5 septembre après le choix du Parti conservateur entre les deux candidats restants (Liz Truss ou Rishi Sunak). «Sans une aide supplémentaire, plus de la moitié des foyers britanniques pourraient se retrouver en précarité énergétique (avec plus de 10% des revenus consacrés à ces factures, ndlr)», a expliqué mercredi à l’AFP le directeur de clientèle de la branche britannique d’EDF, Philippe Commaret.

L’Ofgem ne donne pas de prévisions pour le nouveau plafond qui entrera en vigueur en janvier en raison de la volatilité du marché. Mais il indique que les prix pourraient «s’aggraver de manière significative» avec la demande de gaz en hiver, et les experts s’attendent à ce qu’il soit relevé à plus de 4.000 livres, voire jusqu’à 6.000 livres au printemps pour les pessimistes. Déjà en hausse avec la crise sanitaire, les prix du gaz et de l’électricité ont flambé depuis le début de la guerre en Ukraine avec la réduction des exportations russes vers l’Europe.

La hausse des prix de l’énergie se reflète dans les factures des consommateurs au travers du bouclier tarifaire, désormais chaque trimestre, mais aussi dans les coûts de production des entreprises, et donc dans un large éventail de produits tels que les biens alimentaires et les billets de voyage. De quoi amplifier la crise du pouvoir d’achat au Royaume-Uni alors que la Banque centrale d’Angleterre (BoE) a prévenu des risques d’une inflation à plus de 13% et d’une récession longue.

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