
L’Etat français condamne l’initiative des Pays-Bas dans Air France-KLM

Une source de Bercy a qualifié mercredi d'«à la fois très surprenante et inamicale» l’acquisition surprise sur le marché d’une participation de 12,68% au capital d’Air France-KLM par le gouvernement néerlandais, qui «rappelle une technique de raiders plutôt que celle d’un Etat actionnaire». Les Pays-Bas ont justifié hier soir dans un communiqué cette initiative par leur volonté «d’exercer une influence directe sur les évolutions futures de la société holding Air France-KLM, pour s’assurer que les intérêts publics néerlandais sont garantis de manière optimale».
Cette montée au capital est le point culminant de plusieurs années de tensions, au cours desquelles le gouvernement néerlandais et les salariés de KLM ont à plusieurs reprise exprimé leur exaspérations devant les difficultés financières d’Air France et les grèves à répétitions au sein de la compagnie aérienne française.
Mais l’Etat français, qui détient 14% du capital et 22% des droits de vote d’Air France-KLM, s’estime trahi. Selon la source de Bercy, un dialogue entamé depuis plusieurs mois avait permis de satisfaire les revendications néerlandaises: un protocole d’accord venait d'être signé pour garantir les intérêts de la plate-forme aéroportuaire de Schiphol (stratégique pour les Pays-Bas) et Pieter Elbers, renouvelé à la présidence du conseil de surveillance de KLM, a été nommé directeur général adjoint d’Air France-KLM.
En réaction, le protocole d’accord concernant Schiphol devrait «être mis de côté tant qu’une clarification n’aura pas été obtenue» de la part des autorités néerlandaises, a indiqué la source. L’action Air France-KLM a perdu jusqu'à 14,9% ce matin à la Bourse de Paris.
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