
Les ventes d’Hermès ont bondi de 33% au premier trimestre

Le groupe de luxe Hermès a confirmé jeudi ses perspectives pour le moyen terme, après avoir vu ses revenus bondir au premier trimestre, grâce à une «forte dynamique» de l’ensemble des métiers du groupe dans toutes les zones géographiques.
Le groupe a confirmé son «objectif de progression du chiffre d’affaires à taux constants ambitieux» à moyen terme, «malgré les incertitudes économiques, géopolitiques et monétaires dans le monde», a indiqué Hermès dans un communiqué.
La hausse des coûts a déjà poussé Hermès à augmenter les prix de ses produits en début d’année «un peu plus» que les années précédentes et le groupe de luxe étudiera en milieu d’année la nécessité d’une hausse complémentaire en 2022, a indiqué le directeur financier d’Hermès, Eric du Halgouët, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.
Hausses tarifaires
«Le sujet va principalement se poser sur 2023», a prévenu le dirigeant, qui prévoit ainsi des hausses tarifaires encore plus fortes l’année prochaine en raison du renforcement actuel des prix des métaux précieux.
Par ailleurs, Hermès a réitéré qu’il était «encore difficile d'évaluer les impacts» du contexte sanitaire sur l’exercice 2022. Cependant, «le modèle artisanal fortement intégré, le réseau de distribution équilibré, la créativité de nos collections et la fidélité de notre clientèle nous permettent d’aborder l’avenir avec confiance», a souligné le groupe dans un communiqué.
Sur les trois premiers mois de l’année, le sellier a réalisé un chiffre d’affaires de 2,77 milliards d’euros, en hausse de 32,7% sur un an en données publiées et de 27,1% à taux de change constants.
Selon le consensus établi par Factset, les analystes anticipaient un chiffre d’affaires de 2,48 milliards d’euros, en moyenne, au premier trimestre.
À la Bourse de Paris, l’action Hermès gagnait plus de 2% en début de séance ce jeudi.
Un début d’année «exceptionnel» en Chine
En Asie-Pacifique hors Japon, les ventes trimestrielles ont grimpé sur un an de 28% en données publiées et de 19,8% à taux de change constants, pour atteindre 1,45 milliard d’euros. Au Japon, elles ont progressé de 17,4% en données organiques, à 277 millions d’euros. Le chiffre d’affaires de la zone Amériques a bondi de 44,2% à taux de change constants, à 449 millions d’euros.
En Chine, l’activité en début d’année a été «exceptionnelle» malgré la résurgence du Covid-19 dans le pays en mars, a indiqué Eric du Halgouët. Les trois magasins du groupe à Shanghai sont actuellement fermés, mais deux autres magasins chinois, qui avaient clos leurs portes à la mi-mars, ont rouvert, a souligné le dirigeant, en précisant qu’Hermès compte 26 boutiques en Chine.
En France, les ventes ont progressé de 39,7% sur un an, à 214 millions d’euros. Dans le reste de l’Europe, les ventes ont grimpé de 43,9% sur un an à taux de change constants, à 327 millions d’euros. En Europe, France comprise, les ventes ont notamment bénéficié d’une base de comparaison favorable.
Dans le reste du monde, les revenus d’Hermès ont atteint 51 millions d’euros au premier trimestre, en hausse de 24,7% sur un an à taux de change constants.
En Russie, qui représente moins de 1% des ventes du groupe, les trois magasins de Moscou restent fermés et le projet d’ouverture à Saint-Pétersbourg demeure gelé, a indiqué Eric du Halgouët. Concernant les sanctions contre la Russie, Hermès «respecte complètement la réglementation en vigueur» et ne «vend pas à la liste des oligarques qui nous a été transmise», a ajouté le dirigeant.
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