
Les valorisations dans le marché du M&A se stabilisent

La décrue des valorisations des PME et ETI européennes observée au cours des trois premiers mois de l’année ne s’est pas poursuivie. C’est en tout cas le constat dressé par l’indice Argos sur le deuxième trimestre, qui laisse transparaître un prix d’acquisitions médian des sociétés en zone euro stabilisé à 9,2 fois l’Ebitda. «Les résultats de l’indice laissent penser qu’à fin mars, le marché avait déjà intégré l’essentiel de la correction des valorisations, explique François Becque, investment manager chez Argos Wityu. La baisse des volumes de transactions a servi de variable d’ajustement. »
Un constat indiscutable. Au cours du deuxième trimestre, le volume de deals mid-market (de 15 à 500 millions d’euros en valeur d’equity) s’est effondré de 40%, tant par rapport au premier trimestre 2020 que celui de 2019. Seules 150 transactions ont ainsi été répertoriées. En valeur, la chute est même de 60% sur la période. L’Allemagne reste la région de la zone euro la plus active et son poids s’est renforcé avec 31% des opérations menées au premier semestre. La France, quant à elle, ne progresse que légèrement avec une part de 18%.
La stabilisation des prix et la chute des transactions n’ont cependant pas été homogènes. La crise sanitaire qui a éclaté mi-mars a alimenté la bipolarisation du marché du M&A européen. «L’indice est une médiane et gomme donc les disparités constatées entre les opérations réalisées à des prix élevés et les autres», souligne le gérant. L’écart de valorisation a ainsi sensiblement augmenté entre les secteurs épargnés par l’impact de la pandémie (santé, tech…) et les autres, sujets à des acquisitions opportunistes et donc à des valorisations plus faibles.
Parmi les résultats présentés par la 71e enquête de conjoncture signée par Bpifrance Le Lab, les PME françaises du tourisme anticipent une baisse moyenne de chiffre d’affaires de 39% cette année. Un triste record, dans un contexte général de stress généralisé sur les trésoreries. Près de la moitié des PME ont eu recours au prêt garanti par l’Etat (PGE) en France, souligne l’étude. Les entreprises tricolores ne devraient pas être les dernières du continent à regagner en attractivité. «Les dispositions mises en place en France, à la fois en termes de PGE et de flexibilisation des coûts par les systèmes d’activités partielles, sont les plus efficaces et les plus puissantes », estime Louis Godron, président d’Argos Wityu. Mais à court terme, une reprise de l’épidémie pourrait encore doper la disparité constatée dans les actifs.
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