Les salariés du SBF 120 ont moins pâti de la crise que les actionnaires

Les primes de partage du profit versées en 2020 ont reculé de 13% à 4,99 milliards d’euros, alors que les dividendes distribués ont chuté de 42% à 36 milliards d’euros.
Bruno de Roulhac
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Les primes de partage de profit se sont réparties entre intéressement (52%), participation (34%) et abondements PEE/Pereco/Perco (14%).  -  Bruno-Germany/Pixabay

Avec la crise, le partage de la valeur des entreprises du SBF 120 a préservé les salariés, selon le baromètre de partage du profit, réalisé par le cabinet Eres.

Pour motiver et fidéliser leurs collaborateurs, les entreprises (78 sociétés du SBF 120 hors holdings financières et foncières) leur ont versé l’an dernier 4,99 milliards d’euros en primes de partage du profit (participation, intéressement, abondement PEE/Pereco/Perco). Cette enveloppe baisse de 13% par rapport au montant record de 5,85 milliards distribué en 2019, soit un retour sur le niveau de 2017. En revanche, les actionnaires ont vu leurs dividendes chuter de 41,6% en un an à 36 milliards d’euros.

Comme en 2019, les primes de partage de profit se répartissaient entre intéressement (52%), participation (34%) et abondement (14%). La majorité des entreprises sert plus que l’obligation légale. Une entreprise sur deux a signé un accord de participation dérogatoire, versant en moyenne trois fois plus que les sociétés utilisant la formule légale. En plus de ces primes, les salariés actionnaires ont touché pour 410 millions d’euros de dividendes (-34%).

Après quatre années consécutives de hausse, la prime collective moyenne a reculé de 10% à 4.266 euros, soit 100 euros de plus que celle versée en 2016. Le montant moyen de la participation progresse de 12,5% à 2.435 euros, tandis que celui de l’intéressement recule de 11,5% à 2.151 euros. Toutefois, les évolutions sont contrastées en fonction des entreprises, plus d’un tiers ayant versé des primes plus élevées qu’en 2019. Si le record versé dépasse les 25.000 euros par salarié, une entreprise sur cinq distribue moins de 1.000 euros. Les salariés des secteurs de la consommation et de l’agroalimentaire (7.170 euros) et du luxe (6.875 euros) ont touché les plus fortes primes l’an dernier, alors que ceux des transports et des loisirs (884 euros) ont le plus souffert.

Le Crédit Agricole, Airbus et Michelin sont les sociétés les plus avancées en matière de partage du profit, selon Eres.

Toutefois l’horizon semble s’assombrir pour les salariés. Le montant des primes collectives versées en 2021 par les 13 sociétés du SBF 120 qui l’ont déjà dévoilé recule de 9,6%. Et la chute de 77% des bénéfices du SBF 120 en 2020 «présage déjà une baisse de la participation», anticipe Eres.

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