
Les retards de paiement devraient intégrer le rapport RSE

Bonne nouvelle, le retard moyen de paiement diminue. De 1 jour. Il est désormais de 10,9 jours en moyenne pour les PME et de 8,9 jours en moyenne pour les grands comptes, selon le dernier baromètre Cabinet ARC/IFOP. «La pratique plus systématique du name & shame et la publication des premières amendes, plafonnées à 2 millions d’euros, participe à cette amélioration», explique Denis Le Bossé, président du Cabinet ARC.
Pour les deux tiers des entreprises, les délais de paiement du secteur public ne s’améliorent toujours pas, 18% déclarent même qu’ils se sont détériorés et plus d’une PME sur deux refuse de répondre à un appel d’offres du secteur public par crainte de ne pas être payée ou trop tardivement. «Chorus pro, le service de dématérialisation des factures du secteur public, ne fonctionne pas correctement ou n’a pas encore été totalement intégré par les entreprises, ajoute Denis Le Bossé. Pour le secteur privé, le PLF 2020 prévoit que cette dématérialisation soit obligatoire à partir de 2023. Elle est aujourd’hui loin d’être systématisée en raison du temps et du coût de mise en place.» Les deux tiers des dirigeants estiment qu’elle aura un effet positif sur la réduction des délais de paiement. Plus d’un tiers pensent que le processus, trop long, de validation de leur facture chez leur client est à l’origine de ces retards de paiement. «L’affacturage inversé, instauré par la Loi Pacte pour le service public, est jugé inefficace pour réduire les délais par plus des deux tiers des dirigeants en raison de sa complexité de mise en place et de son coût pour le fournisseur», ajoute Denis Le Bossé.
Si la quasi-totalité des dirigeants estime que le non-respect des délais de paiement met en danger la santé des entreprises, ils demandent à 74% que les délais de paiement clients/fournisseurs deviennent une donnée obligatoire du rapport RSE. Ils estiment même à 87% que ce critère doit être pris en compte pour la notation – financière et extra-financière – d’une entreprise.
«Les sanctions pour retard de paiement doivent être plus visibles», ajoute Denis Le Bossé. Seules 8% des patrons consultent le site de la DGCCRF et 83% pensent que la publication des sanctions dans la presse locale d’annonces légales ne sera pas faite, bien qu’imposée par la loi Pacte. Ils proposent à 65% de publier ces amendes sur les bases d’informations légales. «Pour se protéger des risques de retard de paiement, les entreprises n’hésitent plus à demander un acompte plus important ou supplémentaire», conclut Denis Le Bossé.
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