
Les patrons de Crédit Agricole SA et Amundi donnent l’exemple sur les bonus

Un geste de solidarité face à la crise sanitaire. Dans le sillage des annonces de plusieurs groupes bancaires européens, les dirigeants de Crédit Agricole SA vont reverser une partie de leur prime annuelle aux personnes fragilisées par le coronarivus ou le confinement. Philippe Brassac, directeur général (DG) et Xavier Musca, DG délégué, «ont décidé de renoncer à la moitié de leur rémunération variable due au titre de 2019» et le Crédit Agricole, «versera le montant correspondant au nouveau fonds de solidarité du groupe en faveur des personnes âgées», a annoncé hier la structure cotée de la banque verte. Yves Perrier, DG d’Amundi, la filiale de gestion d’actifs du groupe, a fait de même. Le fonds du Crédit Agricole destiné aux personnes âgées en Ehpad et à domicile, est doté de 20 millions d’euros.
Les trois dirigeants vont donner environ 2 millions d’euros. Philippe Brassac va renoncer à quelque 630.000 euros et Xavier Musca à 315.000 euros, selon nos calculs. Pour Yves Perrier, la somme s'élève à «un million d’euros», précise CASA. Le patron de la machine à cash du Crédit Agricole est en effet mieux payé que les dirigeants de sa maison-mère. La contribution de chacun représente 50% du bonus dû au titre de 2019, composé de plusieurs tranches en numéraire et en titres, payées pour partie immédiatement puis sur plusieurs années. Malgré les variations de montants possibles lors des versements, en fonction des performances des entreprises, les trois hommes se sont engagés sur la rémunération totale qui leur a été attribuée. Cette dernière sera soumise au vote des actionnaires, lors des assemblées générale annuelles.
A ce jour, les autres banquiers français n’ont annoncé aucune initiative similaire. Ils sont néanmoins attendus au tournant. Dans la zone euro, la Banque centrale européenne appelle à une «extrême modération» dans les rémunérations variables, après sa croisade contre les dividendes.
Sur ces deux sujets, les banques espagnoles ont ouvert la voie. Les dirigeants de Santander, BBVA, Caixa Bank et Sabadell ont ainsi renoncé à une partie de leur bonus, comme ceux de l’italienne UniCredit. Ces deux derniers jours, ils ont été suivis par les britanniques Barclays, HSBC, Standard Chartered et Lloyds Banking Group. Contrairement à la décision de CASA, qui porte sur 2019, toutes ces annonces concernent les primes 2020, qui seront en nette baisse du fait de la crise économique. La plupart des sommes sont allouées à des fonds de soutien.
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