
Les grands groupes pharmaceutiques se concentrent sur des acquisitions ciblées

Sur le devant de la scène depuis le début de la pandémie, les entreprises de biotechnologie restent un vecteur essentiel de croissance pour les «Big Pharma» Après l’offre de Sanofi en début de semaine sur Principia, la dernière acquisition menée par Johnson & Johnson aux Etats-Unis est là pour le rappeler. Le géant américain de la santé a jeté son dévolu sur Momenta Pharmaceuticals, en la valorisant 6,5 milliards de dollars. L’offre est basée sur un prix de 52,5 dollars par action, soit une prime de 70,4% par rapport au cours de clôture de mardi. Une opération financée en cash. Sa finalisation est attendue au cours du deuxième semestre.
Avec cette pépite, l’activité de développement thérapeutique du groupe piloté par Alex Gorsky franchit un nouveau palier et étoffe son portefeuille. Momenta est à la pointe de la recherche sur les thérapies visant les maladies immunitaires rares. La biotech de Cambridge a notamment développé le nipocalimab, un anticorps monoclonal destiné à améliorer les signaux nerf-muscle et les fonctions musculaires. Deux essais cliniques sont actuellement en cours sur cet anticorps et des résultats encourageants ont été révélés en juin, concernant l’efficacité de l’actif dans le traitement de la myasthénie grave – une maladie auto-immune de la jonction neuromusculaire touchant essentiellement les jeunes femmes et les personnes âgées.
Dans le monde, les fusions et acquisitions dans le secteur de la pharma et des sciences de la vie est en net recul depuis le début de l’année. Lors du deuxième trimestre, la valeur des deals n’a en effet atteint qu’un peu plus de 10 milliards de dollars, contre près de 126 milliards un an plus tôt, selon PwC Analysis. L’écart s’avère tout aussi important entre le premier trimestre 2019 et celui de 2020. «De nombreuses entreprises réorientent leurs ressources vers le développement de vaccins et de traitements contre le Covid-19», souligne le conseil, qui note également des attentions particulières sur les chaînes d’approvisionnement.
Mais la principale raison de cet écart est à aller chercher du côté des megadeals. Le cru 2019 a été exceptionnel en raison de leur nombre. Trois transactions avaient franchi la barre des 50 milliards de dollars : le rachat de Celgene par Bristol-Myers Squibb scellé pour 74 milliards, le mariage des laboratoires pharmaceutiques Abbvie et Allergan pour 63 milliards et enfin l’acquisition de l’irlandais Shire par son concurrent japonais Takeda pour près de 60 milliards.
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