
Les gérants français votent toujours plus aux AG

Jour après jour les résultats des votes en assemblée générale (notamment Vinci, Essilor) démontrent que les actionnaires regardent de près les résolutions et n’hésitent pas à s’y opposer. Dans ce contexte, l’Association française de la gestion financière (AFG) vient de dévoiler son enquête annuelle sur l’exercice des droits de vote par les sociétés de gestion lors des AG 2017.
Bonne nouvelle, les gestions votent de plus en plus ! Elles ont participé à 4% d’assemblées supplémentaires l’an dernier (et même +11% pour les AG hors d’Europe). Près de 60% des sociétés de gestion ont accru leur participation aux AG. Désormais, elles exercent leurs droits de vote pour 73% de leur portefeuille, et même 79% pour les seules actions françaises.
Et leurs votes sont loin d’être unanimes. Les gestions n’approuvent pas 18% des résolutions présentées, comme en 2016, et se sont opposées à au moins une résolution dans 80% des assemblées françaises et dans plus de 60% des assemblées étrangères. Les dispositifs anti-OPA et les rémunérations des dirigeants restent les principales pierres d’achoppement.
En matière de rémunération, 39% des résolutions sont contestées, contre 43% en 2016. Un taux qui monte à 44% pour les sociétés françaises, mais qui recule progressivement après les 50% de 2016 et les 58% de 2015. Les gérants fustigent ainsi le manque de transparence sur les critères d’attribution des rémunérations variables, des options et actions gratuites, et sur l’intégration des critères RSE. L’information disponible n’est ainsi pas en adéquation avec leur propre politique de vote. Les dispositifs anti-OPA sont aussi contestés, à 39%, et même à 54% en France.
Surtout, les gestions se félicitent de l’amélioration et de l’intensification du dialogue avec les émetteurs, non seulement en amont de l’AG, mais aussi tout au long de l’année lors de rencontres avec le management. L’interlocuteur demeure principalement le responsable «relation investisseurs», et aussi le dirigeant ou le directeur financier pour les petites capitalisations. Trois sur quatre évoquent directement les sujets de gouvernance avec les sociétés françaises et européennes pour lesquelles elles votent en AG. Un dialogue qui existe désormais pour une société non européenne sur deux. Les gérants sont particulièrement attentifs à la composition des conseils (proportion d’administrateurs libres d’intérêts, complémentarité des profils…) et à la tenue de réunions du conseil sans les exécutifs.
Plus d'articles du même thème
-
Le président de BP s’apprête à tirer sa révérence sous la pression d’Elliott
Helge Lund quittera le groupe britannique, vraisemblablement en 2026, dans le cadre d’une transition ordonnée. La recherche d’un successeur est désormais lancée. -
Rebondissement pour Scor dans l’affaire Partner Re
Le réassureur Scor est mis en examen, en tant que personne morale, dans le cadre de l’enquête judiciaire pour des faits reprochés à son ancien président Denis Kessler. L’instruction concerne des faits imputés à l’association ASPM accusée de tentative de déstabilisation du groupe Covéa lors de sa procédure de rachat du réassureur Partner Re en 2022. -
Les tribulations de Carrefour crispent le marché et fragilisent son patron
A la peine en Bourse depuis plusieurs années, le distributeur peine à convaincre du bien-fondé de sa stratégie alors que le mandat de son PDG, Alexandre Bompard, arrivera à échéance en 2026.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions