
Les banques de Bourbon sont prêtes à prendre le contrôle du groupe

Les principaux créanciers et loueurs de navires du Groupe Bourbon ont confirmé ce matin leur solution de restructuration de la dette du spécialiste des services maritimes parapétroliers. Cette offre prévoit l’apport de 120 millions d’euros de nouvelles liquidités et la conversion en actions de plus de 1,4 milliard d’euros des 2,7 milliards de dette du Groupe Bourbon. Après l’opération, l’ensemble des créanciers et loueurs de navires détiendraient ainsi 93% du capital de Bourbon Corporation. Le solde serait alloué aux actionnaires existants et aux porteurs d’obligations perpétuelles subordonnées de dernier rang (TSSDI).
Les banques prendraient ainsi le contrôle de la société, à l’image de ce qui s'était passé en 2013 lors de la restructuration de la dette de la Saur. Cet ensemble de prêteurs représente 75% de la dette du Groupe Bourbon et comprend notamment BNP Paribas, Crédit Mutuel Alliance Fédérale, Natixis et la Société Générale.
« Cette réduction de plus de la moitié de l’endettement du Groupe Bourbon et l’apport de nouvelles liquidités par les principaux créanciers permettraient de préserver l’emploi et l’outil industriel ainsi que la mise en œuvre par le Groupe Bourbon de son plan d’actions », explique un communiqué des principaux créanciers. Ils disent, en formulant cette offre, « apporter leur soutien au groupe et à son équipe de management dirigée par Gaël Bodénès ». Soumise à conditions, l’offre est valable jusqu’au 27 juin, indiquent les créanciers.
Pénalisé depuis 2015 par le retournement brutal du marché mondial des services parapétroliers, et malgré un premier aménagement en 2017, Bourbon a engagé l’an dernier une nouvelle restructuration de sa dette, devenue intenable dans les conditions sectorielles actuelles. Le remboursement du capital et des intérêts, ainsi que les paiements des loyers des navires, ont été suspendus, le temps de trouver un accord, sous l’égide du tribunal de Commerce de Marseille.
Les principaux créanciers « espèrent aboutir à une solution amiable rapide, permettant au Groupe Bourbon de mettre un terme à trois années de discussions de restructuration ». Pour aboutir, leur offre doit toutefois obtenir l’assentiment des actionnaires du Groupe Bourbon, et du premier d’entre-eux, Jacques de Chateauvieux.
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