Les banques de Bourbon se trouvent en première ligne

Le PDG et actionnaire de contrôle du groupe a retiré son offre de reprise. Le tribunal examinera l’offre des banques demain.
Olivier Pinaud
groupe de services parapétroliers maritimes Bourbon
Le sort du groupe de services maritimes parapétroliers dépend plus que jamais de ses banques.  -  Photo Bourbon offshore.

Le sort de Bourbon dépend plus que jamais de ses banques. Le dossier élaboré par les principaux créanciers (BNP Paribas, la Société Générale, Natixis, CM-CIC et le groupe Crédit Agricole) du spécialiste de services maritimes parapétroliers sera la seule offre de reprise globale qu’aura à examiner demain le tribunal de commerce de Marseille, en charge depuis cet été de la procédure de redressement judiciaire de Bourbon Corporation et de sa principale filiale Bourbon Maritime. Le PDG et actionnaire majoritaire du groupe, Jacques de Chateauvieux, a retiré son offre en fin de semaine dernière, a indiqué à L’Agefi une source proche du dossier, confirmant des informations des journaux Le Monde et Le Marin.

Jacques de Chateauvieux n’a pas été en mesure d’obtenir le soutien indispensable de la banque chinoise ICBC Financial Leasing, principal crédit bailleur du groupe avec plus de 1,2 milliard d’euros engagés sur Bourbon Corporation. En échange de la reprise des actifs pour une somme symbolique, Jacques de Chateauvieux promettait d’apporter 10 millions d’euros de liquidités, un nouvel emprunt de 100 millions, dont 90 millions souscrits auprès de Deutsche Bank, tout en conservant la structure actuelle de Bourbon, ce qui nécessitait l’accord des créanciers.

Jean Peyrelevade à la manœuvre

De leur côté, les banques françaises proposent de reprendre les actifs des deux sociétés contre 150 millions de new money, et de transformer 1,4 milliard d’euros de dettes en actions et 300 millions d’euros en obligations remboursables, ce qui reviendrait à totalement évincer du capital les actionnaires actuels de Bourbon, dont Jacques de Chateauvieux et sa famille. ICBC Leasing deviendrait actionnaire de la société de reprise constituée par les banques une fois la dette partiellement convertie en actions.

Les juges ont encore la possibilité de demander de nouvelles garanties aux créanciers, notamment en matière de gouvernance, le rôle naturel d’une banque n’étant pas de devenir actionnaire majoritaire d’une entreprise.

Pour tenter de rassurer le tribunal sur ce point, les banques ont confié la présidence de leur société de reprise à Jean Peyrelevade, l’ancien PDG du Crédit Lyonnais, qui a dirigé en 2013, pour le compte des banques, la restructuration de la dette de la Saur. Une fois la prise de contrôle du numéro trois français de l’eau par ses créanciers, il avait occupé la présidence pendant six mois. La Saur a depuis été redressée et revendue au fonds EQT en 2018.

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