
Les actionnaires de Stellantis votent contre la rémunération de Carlos Tavares

L’assemblée générale des actionnaires de Stellantis a rejeté à 52% mercredi la résolution sur les rémunérations, un vote consultatif. Bpifrance, actionnaire à 6,15%, a voté contre «tant en 2021 qu’en 2022», a précisé la banque publique dans un message transmis à L’Agefi.
«Il est important pour nous de rémunérer la performance. Cela fait partie des valeurs de Stellantis d'être une méritocratie», a souligné le président John Elkann à l’issue du vote, ajoutant que le conseil d’administration allait néanmoins prendre en compte cet avis.
«La société prend note du retour du vote consultatif sur le rapport concernant la rémunération, conformément à la réglementation néerlandaise sur les AGA, qui était favorable à 47,9% et défavorable à 52,1 % et expliquera dans le rapport sur la rémunération 2022 comment ce vote a été pris en compte», a réagi le constructeur dans un communiqué.
En pratique, le vote des actionnaires ne devrait pas avoir de conséquences pour le groupe. Stellantis est immatriculé aux Pays-Bas. Or, le droit néerlandais est bien moins contraignant que le droit français en matière de rémunérations. L’avis des actionnaires est simplement consultatif, ne porte pas sur les détails de la rémunération des mandataires sociaux, et n’oblige donc pas l’entreprise à modifier ses pratiques. En France, le say on pay ex-post est au contraire contraignant en cas de rejet par les actionnaires.
19 millions d’euros pour 2021
Plusieurs actionnaires et syndicats avaient contesté en amont de l’assemblée générale le montant du package du directeur général de Stellantis, Carlos Tavares. En incluant les rémunérations variables et attributions d’actions gratuites, celui-ci se monte à 19,1 millions d’euros en 2021.
Carlos Tavares bénéficie en outre de divers plans d’intéressement à long terme en actions, dont la valeur, à la date d’attribution en 2021, atteint 32 millions d’euros. Ces bonus seront versés, sous condition, entre mai 2024 et janvier 2026, selon le rapport annuel du groupe.
« Choquant, mais moins choquant que pour d’autres », a affirmé mercredi la candidate Marine Le Pen. « Evidemment que ce ne sont pas des chiffres normaux », a estimé quant à lui le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, tout en renvoyant à la responsabilité des actionnaires du groupe
Plus d'articles du même thème
-
Le trésorier doit allonger la durée de ses placements
Pandat Finance livre comme chaque mois son décryptage du marché des placements des trésoriers d’entreprise. -
Une grève suivie à la Société Générale accentue la pression sur Slawomir Krupa
L’intersyndicale a organisé une journée de mobilisation ce mardi 25 mars. Les premiers retours font état d’un taux de grévistes d'au moins 20% dans deux régions. -
Les directeurs Actions du fonds souverain norvégien empochent chacun 1,3 million d’euros
Les deux directeurs, payés en salaire fixe, reçoivent le double du patron du fonds souverain.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions