
L’Erafp vote contre la moitié des dividendes des sociétés françaises

Un actionnaire engagé ! L’Erafp (Etablissement de retraite additionnelle de la fonction publique) a publié son bilan des votes aux assemblées générales 2016. Il concerne 40 sociétés françaises et 20 étrangères.
Les résultats ont de quoi inquiéter les émetteurs, si leurs autres actionnaires affichaient les mêmes exigences que l’Erafp. Le fonds de pension de la fonction publique s’est opposé à 32% des nominations ou renouvellements des administrateurs présentés dans les AG françaises et à 57% dans les AG étrangères. Il invoque l’absence de respect des règles de bonne gouvernance : la moitié d’administrateurs libres de conflit d’intérêts (ou un tiers dans les entreprises contrôlées), la féminisation d’au moins 35% des conseils, le cumul de plus de trois sièges d’administrateurs dans de grandes sociétés cotées. Toutefois, l’investisseur reste assez souple dans l’interprétation de ses règles, ayant pour premier objectif d’améliorer la composition du conseil. Il a ainsi soutenu des candidates, cumulant quatre mandats d’administratrices dans des conseils insuffisamment féminisés.
L’Erafp s’est opposé à 83% des résolutions sur le «say on pay» des sociétés françaises, contre une moyenne de 10% ; et à la totalité des rémunérations à l’étranger, contre 14% en moyenne. Rien de surprenant puisqu’il juge excessif les rémunérations supérieures à 100 Smic, soit 1,8 million d’euros. Or, seules 4 des 40 entreprises françaises suivies respectent ce plafond, la rémunération moyenne du premier dirigeant ressortant à 4,3 millions. Une moyenne qui grimpe à 7,1 millions pour les sociétés à l’international. En outre, le fonds responsable regarde la transparence de la rémunération, notamment sur les objectifs de performance, la part variable, les critères ESG et les retraites chapeaux.
Autre point de vigilance de l’Erafp, l’approbation des dividendes. L’an dernier, il a voté contre ces résolutions à 49% dans les sociétés françaises et à 57% pour les sociétés étrangères, alors que le taux moyen d’opposition était inférieur à 1%. Le fonds de pension juge le taux de distribution trop élevé par rapport aux résultats, compare le dividende avec la rémunération des salariés et des actionnaires, avec l’emploi, le niveau d’endettement et la capacité d’investissement. Quant aux rachats d’actions, de plus en plus fréquents, l’Erafp s’y oppose en période d’offre publique ou s’ils fragilisent la capacité d’investissement ou le niveau d’endettement.
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