L'éditeur de Candy Crush suit le mauvais exemple de Zynga

A l’image de la mésaventure subie par son concurrent en 2011, l’action de King Digital Entertainment a plongé de 13% pour sa première cotation à New York
Olivier Pinaud
L'éditeur de Candy Crush suit le mauvais exemple de Zynga - Photo : Bloomberg
L'éditeur de Candy Crush suit le mauvais exemple de Zynga - Photo : Bloomberg  - 

King Digital Entertainment se dirige-t-il vers une «Candy crash saga» à la Bourse de New York? L’éditeur du fameux jeu sur téléphone mobile Candy Crush Saga a totalement manqué son arrivée sur le marché. Pour sa première cotation sur le Nyse, l’action a chuté de 12,93% pour finir à 19,59 dollars. Le cours d’introduction avait été fixé à 22,5 dollars par action, au milieu de la fourchette de prix indicative, signe avant-coureur de la méfiance des investisseurs.

La baisse du cours hier illustre la robustesse toute relative du carnet d’ordres, en dépit d’une demande de titres qui aurait représenté plus de 7 fois l’offre. La mise en Bourse, qui le valorisait un peu plus de 7 milliards de dollars, a toutefois permis à l’éditeur de lever 348 millions de dollars. Ses actionnaires, dont Apax Partners et le fondateur Riccardo Zacconi, en ont profité pour récolter 150 millions. En vendant l’action hier, les investisseurs affichent leurs interrogations concernant la résistance de la rentabilité de King Digital Entertainment. Le chiffre d’affaires de l’éditeur s’est envolé de plus de 1.000% entre 2012 et 2013. Son bénéfice net est passé de 7,8 millions à plus de 567 millions de dollars en un an. Mais tout repose sur le phénoménal succès de Candy Crush Saga. Si l’éditeur compte trois titres dans le top 10 des jeux téléchargés sur les plates-formes d’applications d’Apple et de Google, le casse-tête génère à lui seul 78% du chiffre d’affaires de King Digital Entertainment.

Tout va donc dépendre de la capacité de Riccardo Zacconi et de ses équipes à fidéliser les 97 millions de joueurs quotidiens de Candy Crush Saga ou à les amener vers d’autres jeux. Une partie de la somme levée en Bourse servira à financer des acquisitions.

Les analystes de Morgan Stanley reconnaissent que «les jeux sur téléphones mobiles peuvent toucher un plus grand nombre d’utilisateurs que ceux sur ordinateurs» mais préviennent que ce segment est également plus ouvert à la concurrence. L’exemple de Zynga est éloquent. Ancienne pépite des jeux en ligne, avant King Digital Entertainment, avec FarmVille, l’éditeur s’est coté à la bourse de New York fin 2011. Après une baisse de 5% le premier jour, son cours a depuis plongé de 80% et la société n’a plus dégagé de bénéfices depuis, dépassée par la concurrence des jeux notamment proposés par Facebook.

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