
Le scandale des opioïdes coûte cher à McKinsey
La sanction fera date dans le monde du conseil. McKinsey a accepté de payer 573 millions de dollars (478 millions d’euros) pour mettre un terme aux poursuites de plusieurs États américains dans le cadre du scandale des opioïdes, ces médicaments opiacés vendus sans ordonnance à l’origine de la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes en Amérique du Nord dans les années 2010. McKinsey était poursuivi pour avoir fourni des conseils en marketing à certains fabricants de ces médicaments, dont Purdue Pharma et Johnson & Johnson.
Excuses publiques
Le groupe de conseil versera la majeure partie de la somme dans les deux prochains mois à des programmes gouvernementaux de lutte contre la dépendance aux opiacés.
«Dans le cadre de l’accord, les procureurs généraux ont reconnu la bonne foi et la citoyenneté d’entreprise responsable de McKinsey pour parvenir à cette résolution», a déclaré McKinsey dans un communiqué. L’accord concerne 49 Etats et le District de Columbia. Le groupe a accepté de divulguer publiquement des dizaines de milliers de documents internes détaillant son travail pour Purdue et d’autres sociétés d’opiacés, alors que les gouvernements d’Etat et locaux poursuivent des procès contre l’industrie.
McKinsey a en revanche nié les allégations de malversations, déclarant que son «travail passé était légal».
En décembre, les dirigeants du groupe de conseil avaient présenté des excuses publiques pour leur travail avec les fabricants et les distributeurs d’opiacés. «Nous reconnaissons que nous n’avons pas suffisamment pris en compte le développement du fléau et les terribles conséquences de l’abus des opioïdes», avait déclaré McKinsey sur son site internet.
Dès 2019, McKinsey s’est engagé à ne plus travailler pour les entreprises qui fabriquent des pilules antidouleur à base d’opioïdes.
Purdue s’est placé en faillite en 2019, emporté par la vague de poursuites engagées par les Etats et les collectivités locales. Il a accepté un règlement de 8,3 milliards de dollars avec le ministère américain de la Justice, exigeant que le fabricant de médicaments plaide coupable de trois délits concernant sa commercialisation d’OxyContin. C'était la deuxième fois en treize ans que la société plaidait coupable suite à des accusations criminelles concernant ses tactiques de vente d’opiacés. D’autres fabricants, comme Mallinckrodt, ont également été emportés par ce scandale.
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