
Le rapport Rameix-Giami promeut une plate-forme dédiée aux PME-ETI

Attendu depuis des semaines, le rapport Rameix-Giami sur le financement des PME-ETI par le marché a enfin été publié. Il est sans concession pour Nyse Euronext. La «direction générale [de Nyse Euronext] ne semble pas convaincue de la nécessité de revoir radicalement sa stratégie en direction des PME et ETI», expliquent les auteurs de l’étude au ministre de l’Economie, François Baroin, qui leur a confié cette mission formellement en juillet dernier.
Le rapport constate que les efforts faits par l’entreprise de marché se résument à quelques propositions, dont la constitution d’un comité d’orientation stratégique, purement consultatif, alors qu’elle n’a rien lâché sur les tarifs, notamment de transfert.
Aussi, le rapport propose deux alternatives. Soit la création d’une Bourse des PME-ETI, où Nyse Euronext serait actionnaire de référence, mais minoritaire, aux côtés de la Caisse des dépôts et d’autres partenaires (L’Agefi du 18 juillet). Une solution qui aurait l’avantage de rester française et peu coûteuse, une plate-forme de marché valant au plus 15 millions d’euros, confie un expert. Soit l’ouverture à la concurrence du marché français, en facilitant l’arrivée d’un opérateur professionnel alternatif. Le LSE a déjà manifesté son intérêt. La Bourse de Stuttgart serait également prête à collaborer. «Il n’y a pas de monopole en France, nous regarderons donc toutes les possibilités», a déclaré hier François Baroin.
Dans les deux cas, Nyse Euronext devra laisser la possibilité aux sociétés cotées concernées (compartiments A et B, et Alternext) de changer de fournisseurs et sans frais supplémentaires. François Baroin a confié à Nyse Euronext et à la CDC le soin de mettre en œuvre ces recommandations avant l’été.
Bercy a fait cette annonce discrètement, en marge du lancement du programme FSI France Investissement 2020 – doté de 5 milliards d’euros, dont 4 milliards apportés par le FSI, sur 8 ans – et des fonds d’investissement Nova 1 et Nova 2 destinés aux PME-ETI cotées. Ces deux fonds ont levé 161,5 millions d’euros, dont 40 millions auprès de la CDC et le solde auprès de douze assureurs ou bancassureurs. 40% des capitaux sont destinés à des introductions et 30% à des augmentations de capital. Ces fonds, fermés, d’une durée de cinq ans, se fixent un objectif de rentabilité supérieur à l’indice composite formé à 50% du CAC Small et à 50% du All shares. Nova 1 et Nova 2 seront gérés par CM-CIC AM et par Amiral Gestion.
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions