Le propriétaire de Tinder est sous la pression des activistes

Starboard a pris 6,6% du capital de Match et rejoint Elliott pour réclamer des changements au sein du groupe. Contraint de se réinventer, le secteur des applications de rencontre traverse une mauvaise passe boursière.
Tinder site Match Group.png
L'application de rencontre Tinder appartient à Match Group  -  DR

Match accumule les prétendants, mais pas pour les bonnes raisons. Le fonds activiste Starboard s’est invité chez le propriétaire de Tinder, afin de réclamer au géant américain des applications de rencontre la mise en œuvre d’un plan de redressement et des rachats d’actions. Avec 6,6% du capital, Starboard est le troisième activiste à mettre la pression sur l’entreprise, après Elliott et Anson Funds Management. En mars, Elliott avait obtenu la nomination de deux administrateurs au conseil de la société.

«Si les performances ne s’améliorent pas, nous pensons que des changements doivent être envisagés, dont un examen approfondi pour savoir si la meilleure voie à suivre pour Match serait celle d’une société non cotée», écrit Jeffrey Smith, dirigeant de Starboard, dans un courrier adressé au groupe.

La GenZ plus timorée

L’irruption de ce nouvel actionnaire remuant au tour de table a provoqué un rebond de près de 7% du cours de l’action Match à l’ouverture de Wall Street. Celle-ci reste cependant dans le rouge depuis le début de l’année, et a perdu près de 80% en trois ans. Depuis les sommets atteints au moment de l’épidémie de Covid, les applications de rencontre ont peine à tenir leurs promesses de croissance. L’activité a le défaut d’être très gourmande en dépenses de marketing pour attirer de nouveaux utilisateurs. Les moins de 30 ans de la génération Z semblent en outre moins friands des Tinder, Hinge et autres Bumble que leurs aînés millenials. Les femmes, en particulier, structurellement moins nombreuses que les hommes sur ces applications, se plaignent d’être trop sollicitées et finissent par les déserter.

Conscient du danger, le secteur promet de réinventer l’expérience de ses utilisatrices et son propre positionnement. «Dans quelques années, nous ne serons plus strictement une app de rencontres. La rencontre sera une des composantes, mais nous serons une vraie plateforme de connexion humaine (sic), où vous pourrez fréquenter tous ceux que vous voulez fréquenter : un copain pour faire de l’auto-stop ou jouer au mah-jong», expliquait début mai, lors d’une conférence Bloomberg Tech, la fondatrice de Bumble, Whitney Wolfe Herd, qui est aussi à l’origine de l’aventure Tinder. La route est encore longue. Comme son grand concurrent Match, Bumble plonge de 80% en Bourse depuis trois ans.

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