
Le plan de Suez « va dans la bonne direction », selon Amber Capital

Amber Capital, qui avait appelé Suez en juillet dernier à une remise à plat de sa stratégie, soutient le nouveau plan dévoilé mercredi matin par le directeur général du groupe de services à l’environnement Bertrand Camus. «Ce plan va dans la bonne direction», a réagi Joseph Oughourlian, le fondateur et managing partner d’Amber Capital, interrogé par l’agence Agefi-Dow Jones. «La société se recentre sur des objectifs de génération de cash et de retour sur capitaux employés», a ajouté l’investisseur. Amber Capital détient 1,9% du capital de Suez.
L’annonce de ce plan a été reçu avec scepticisme par les investisseurs. A 12h15, le cours de l’action Suez perdait 4,1% à 13,7 euros, alors que l’indice SBF 120 abandonnait 1,65%.
«C’est un gros paquebot et il faudra un peu de temps pour changer le cap mais les fondations d’une gestion saine et soutenable sont posées», a insisté Joseph Oughourlian.
Le plan «Shaping Suez 2030" doit produire ses premiers résultats tangibles en 2021, avec un plein effet en 2023. «L’objectif de ce plan est d’accroître la création de valeur pour toutes les parties prenantes sur une période de quatre ans», a expliqué Suez. Le plan doit conduire Suez vers un bénéfice par action récurrent de 0,80 euro en 2021, un free cash-flow (FCF) récurrent de 500 millions d’euros et une dette nette de 2,8 à 3 fois le résultat brut d’exploitation (Ebitda). En 2018, le BPA de Suez s’est établi à 0,47 euro et sa dette nette à 3,3 fois l’Ebitda.
Le plan prévoit des économies de plus de 1 milliard d’euros d’ici à 2023, «dont 35-45% contribueront à l’amélioration de la rentabilité de Suez», a précisé le groupe, qui s’attend à ce que 45 à 50% de ces économies annuelles soient matérialisées en 2021. «Suez 2030» est un «plan de performance opérationnel» pas un plan de suppression d’emplois, a indiqué le directeur générale de Suez, Bertrand Camus.
Suez prévoit également une rotation de son portefeuille pour des activités représentants 15-20% des capitaux employés. Sur une base de 20,6 milliards d’euros, ces cessions d’actifs représenteront entre 3 et 4 milliards d’euros, a précisé le dirigeant. Le groupe ne rendra pas publique la liste des actifs qu’il envisage de céder, a précisé Bertrand Camus. Le dividende du groupe sera maintenu à 0,65 euro dans les «deux années qui viennent» et sera relevé «dès que possible, certainement à la fin du plan», a souligné Bertrand Camus.
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