
Le patron de BP démissionne à la stupeur générale

Coup de tonnerre dans l’or noir. Le directeur général du pétrolier BP quitte l’entreprise dans de troubles circonstances. En poste depuis 2020 après avoir effectué toute sa carrière dans la major, Bernard Looney a remis sa démission le 12 septembre avec effet immédiat.
L’homme est accusé d’avoir entretenu des relations avec des collègues de travail. Des investigations sont en cours à ce sujet. Mais, en réalité, son départ semble moins relever d’une affaire de mœurs que de confiance brisée. C’est en tout cas ce que laisse entendre l’entreprise dans son communiqué.
Rupture de confiance
Le conseil d’administration indique avoir déjà examiné en 2022 des allégations concernant la conduite de Bernard Looney avant d’en conclure qu’«aucune infraction au code de conduite de la société [n’avait] été constaté». En revanche, la société avait à cette occasion obtenu de la part du directeur général «des garanties (…) concernant la divulgation de ses relations personnelles passées, ainsi que sur son comportement futur». Après de nouvelles accusations récentes, Bernard Looney a reconnu ne pas avoir été «totalement transparent dans ses déclarations précédentes», indique BP. «L’entreprise a des valeurs fortes et le conseil d’administration attend de chacun qu’il se comporte conformément à ces valeurs», a réagi l’entreprise.
Aucune décision n’a encore été prise concernant les paiements de rémunération dont pourrait bénéficier le désormais ex-directeur général. Il est remplacé par l’actuel directeur financier, Murray Auchincloss, qui devient DG par intérim.
Le départ de Bernard Looney ouvre une période d’incertitude pour le pétrolier britannique, notamment au sujet de la stratégie en faveur des énergies renouvelables mise en œuvre depuis quelques années. Avant de revenir un peu sur ses ambitions, le directeur général s’était montré particulièrement volontaire dans ce domaine.
En Bourse, l’action BP a ouvert en repli de plus de 1% mercredi matin après l’annonce de cette démission.
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