Le japonais Sega rachète à prix réduit l’éditeur du jeu mobile Angry Birds

Longtemps emblème du succès des jeux sur smartphone, le finlandais Rovio n’a pas su s’émanciper de sa licence phare.
Rovio, Angry Birds
Angry Birds avait connu un succès planétaire au tournant des années 2010  -  Bloomberg

Sega veut s’offrir une seconde vie sur le jeu vidéo mobile. L’éditeur japonais de jeux vidéo s’apprête à lancer une offre amicale de rachat du finlandais Rovio, connu pour sa franchise à succès Angry Birds, pour près de 700 millions d’euros, ont annoncé les deux entreprises de jeux vidéo lundi. L’offre sera lancée le 8 mai et restera ouverte jusqu’au 3 juillet 2023. Les actionnaires de Rovio, qui, au total, détiennent des actions correspondant à environ 49,1% des actions et des votes, se sont irrévocablement engagés à accepter l’offre, sous réserve des conditions habituelles.

Cette série de jeux vidéo, créée par la société finlandaise Rovio Entertainment, est déployée essentiellement sur smartphones et tablettes tactiles. Elle avait généré en 2015 plus de 3 milliards de téléchargements.

L’offre, à 9,25 euros par action, représente certes une prime de 19% par rapport au cours de clôture de l’action Rovio vendredi, lui donnant une valorisation de 706 millions d’euros. Lundi matin à la Bourse d’Helsinki, le titre bondissait d’ailleurs de 18%, à 9,17 euros, une valeur proche du prix de l’offre.

Chute de valorisation

Mais cette offre est bien loin de la valorisation passée de Rovio, à 896 millions d’euros lors de son entrée en Bourse en 2017, à 11,50 euros par action. En 2012, la valorisation de Rovio était estimée à 9 milliards de dollars. De l’avis des investisseurs, la marque a déjà dépassé son apogée.

Après le succès planétaire d’Angry Birds au tournant des années 2010, Rovio était resté très dépendant de sa licence faute d’avoir réussi à signer un nouveau jeu phare, et sa croissance avait plafonné. Rovio a réalisé, l’an dernier, un modeste chiffre d’affaires de 318 millions d’euros, pour un bénéfice net d’environ 31 millions d’euros.

Sega, de son côté, voit les jeux vidéo comme une planche de salut. L’action Sega a pourtant perdu 4,17% à Tokyo lundi, les investisseurs ayant des réserves sur les synergies entre les deux groupes. Grand acteur du jeu vidéo dans les années 1980 et 1990, avec ses consoles Mega Drive, le japonais s’est imposé avec son célèbre personnage de Sonic. Mais son activité a ensuite décliné, échouant à imposer ses consoles face à Nintendo et son Super Mario, ainsi que face à Sony et sa console PlayStation.

Ce nouveau projet dacquisition agite le secteur du jeu vidéo alors quun autre, bien plus important, est encore suspendu aux avis des régulateurs. Le projet de rachat d’Activision Blizzard par Microsoft, pour près de 69 milliards de dollars, annoncé en janvier 2022, fait l’objet d’enquêtes approfondies de la Competition and Markets Authority (CMA), l’autorité britannique de la concurrence, et de la Commission européenne, qui doivent rendre leurs décisions respectives d’ici au 26 avril et au 22 mai. Aux Etats-Unis, la Federal Trade Commission (FTC) a déjà engagé des poursuites pour bloquer l’opération. Seul le régulateur japonais a donné son feu vert pour l’instant.

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