
Le gendarme britannique du M&A met Sky aux enchères

La longue bataille pour le contrôle de Sky trouvera prochainement son dénouement. Constatant qu’aucune offre finale sur le groupe britannique de télévision payante n’avait été déposée par 21st Century Fox ou par Comcast, ses deux acquéreurs potentiels, le Takeover Panel, qui régule les fusions et acquisitions au Royaume-Uni, a annoncé hier le lancement d’une procédure accélérée d’enchères qui commencera ce soir et s’étalera sur une journée.
Au premier tour des enchères, le candidat avec l’offre la plus basse au début de la procédure sera autorisé à faire une offre plus importante et l’autre prétendant pourra faire de même au tour suivant. Si l’enchère se poursuit pour un troisième et dernier tour, «les deux candidats pourront relever le montant de leur offre». Alors que la durée moyenne d’enchères déclenchées par le Takeover Panel est de cinq jours, le raccourcissement de ce délai est lié au fait que les deux prétendants avaient jusqu’au 22 septembre pour faire connaître leur offre ultime.
Relevée en juillet, l’offre de Fox à 14 livres par action est actuellement inférieure à celle de Comcast, qui propose 14,75 livres par action, valorisant Sky 25,9 milliards de livres (29 milliards d’euros). Walt Disney a en parallèle conclu un accord distinct portant sur le rachat des actifs de Fox dans le divertissement pour environ 71 milliards de dollars (60,5 milliards d’euros). Fox et Disney misent sur Sky pour se diversifier hors des Etats-Unis et élargir leur audience face à la concurrence de plates-formes comme Netflix.
Selon les analystes d’UBS, «une offre à 16 livres par action porterait le ratio de dette nette sur Ebitda de 2,6 fois pour Comcast et à 2,5 fois pour Disney/Fox et l’opération serait encore relutive sur le cash-flow libre des deux acquéreurs». Au cours de clôture de 15,80 livres, le titre Sky a déjà gagné près de 58% depuis le début de l’année.
La décision de recourir à des enchères est assez rare outre-Manche, le précédent cas remontant à plus de dix ans. Il concernait le sidérurgiste Chorus qui faisait l’objet d’une lutte entre l’indien Tata Steel et le brésilien CSN. Début 2007, le premier l’avait finalement emporté en proposant 608 pence par action, un prix supérieur de 33,7% à son offre initiale. En France, un système d’enchères a également été mis en œuvre par l’Autorité des marchés financiers (AMF) lors de la bataille fin 2014 entre Fosun et Andrea Bonomi pour le contrôle du Club Med.
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