Le français Mistral AI lance à son tour une application pour son outil d’IA

Le directeur général de la start-up ne se montre pas surpris par le succès du chinois DeepSeek et ne prévoit pas d’introduire en Bourse son entreprise à court terme.
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Guillaume Lample, Arthur Mensch et Timothée Lacroix, cofondateurs Mistral AI  -  david atlan

Mis sous pression par l’engouement pour DeepSeek et à quelques jours du sommet pour l’IA organisé en France, Mistral AI a lancé jeudi une nouvelle application pour son logiciel d’IA générative.

La start-up valorisée 5,8 milliards d’euros fait figure de fer de lance de l’intelligence artificielle en France. Elle a développé un outil d’IA similaire à celui de ChatGPT baptisé Le Chat. Un nom conservé pour l’application mobile dévoilée ce 6 février.

L’entreprise parisienne fondée il y a deux ans affirme que son assistant open source est alimenté par les moteurs d’inférence les plus rapides au monde, répondant avec jusqu'à 1.000 mots par seconde.

«Les Français et le monde entier se rendent compte que les acteurs européens comptent et qu’ils fournissent une technologie de pointe», a déclaré Arthur Mensch, directeur général et cofondateur de Mistral AI, à Reuters.

Malgré un succès précoce, la société française est largement surpassée par la popularité de ChatGPT, qui comptait 200 millions d’utilisateurs actifs hebdomadaires, selon OpenAI en août, contre «plusieurs millions d’abonnés» utilisant régulièrement Le Chat, a déclaré M. Mensch.

Arthur Mensch, 32 ans, a indiqué à Reuters qu’il connaissait bien DeepSeek et qu’il n'était pas surpris par sa dernière innovation. Selon lui, la start-up chinoise a bénéficié de la technologie partagée par Mistral en open source en 2023. «DeepSeek est quelque chose que nous attendions», a-t-il ajouté : «Nous sommes une entreprise qui conçoit des produits à partir de solutions open source. Ainsi, chaque fois qu’une nouvelle technologie open source voit le jour, nous en profitons».

Bien financé

Le cofondateur de Mistral AI a souligné la nécessité d’une alternative européenne aux offres chinoises et américaines, affirmant que son objectif ultime était de rendre l’IA «plus ouverte et plus accessible à tous». «L’IA comporte une dimension culturelle, et je pense que tout le monde commence à s’en rendre compte. Il s’agit aussi d’avoir des champions européens, et c’est pourquoi nous avons créé Mistral», a-t-il déclaré.

Le nouvel assistant de conversation de Mistral, qui n'était auparavant disponible que sur un navigateur web, est la version grand public d’un produit également proposé aux entreprises. La société affirme avoir déjà signé des partenariats avec «plusieurs dizaines» de grandes entreprises, notamment avec le groupe français de gestion de l’eau et des déchets Veolia.

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Mistral AI a également annoncé un partenariat avec l’Agence française pour l’emploi en début de semaine et d’autres sont en cours de préparation avec d’autres autorités européennes, a indiqué Arthur Mensch.

Toutefois, cela ne représente qu’une fraction des partenariats conclus par les poids lourds américains, qui devraient également bénéficier du projet Stargate du président Donald Trump.

Arthur Mensch a déclaré que Mistral AI, qui a levé plus d’un milliard d’euros à ce jour, était «très bien financé». Commentant les spéculations sur une introduction en Bourse, il a estimé qu’il ne s’agissait «pas du tout d’une ambition à court terme».

(Avec Reuters)

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