
Le digital devient incontournable en assemblée générale

Les assemblées générales 2018 se recentrent sur l’essentiel. «Les discours sont plus prospectifs et davantage assis sur la stratégie, confie Caroline de La Marnierre, présidente et fondatrice de Capitalcom. Nous ne sommes plus dans le reporting». Tel est le premier bilan de la société de conseil pour la saison 2018 sur les 26 assembléesdéjà tenues des sociétés françaises du CAC 40.
Signe des temps et de l’enjeu, toutes les sociétés ont évoqué la digitalisation – intelligence artificielle, cybersécurité, talents numériques – en AG. Non pas d’un point de vue technique, mais comme un facteur clé de la performance globale et levier de création de valeur s’il est au service de l’humain. Aussi, l’attraction des nouveaux talents numériques, à tous niveaux hiérarchiques et au conseil, est devenue une priorité. Schneider Electric avait innové fin 2017 en créant un comité en charge du digital.
Avec la multiplication des rapports intégrés, les dirigeants optent pour la même approche en AG, centrant leur présentation sur la performance globale. Capitalcom mesure cette avancée avec un baromètre reprenant les sept éléments de l’integrated thinking (écosystème de l’entreprise, gouvernance, business model, risques et opportunités, stratégie, perspectives, et performances). Engie sort du lot, en étant le seul à présenter tous ces axes. En revanche, moins d’une société sur deux évoque leurs risques et opportunités.
Si les rémunérations des dirigeants accaparent beaucoup l’attention des observateurs, elles ne sont plus vraiment un sujet. Alors que Capitalcom anticipait une poursuite de la baisse des scores d’approbation amorcée depuis 2014, la société de conseil constate une amélioration avec un vote à 88,5% pour le say on pay (contre 86,6% en 2017) et à 89,2% pour la politique de vote (contre 87,7% l’an dernier). Une inversion de tendance qui s’explique par les bons résultats 2017 et par les efforts de pédagogie et de transparence des entreprises (présentation de 23 minutes en AG, contre 18 minutes en 2017). Autre progression, 69% des sociétés déclarent intégrer des critères extra-financiers dans le variable de leurs dirigeants (un tiers d’entre elles ne le faisait pas l’an dernier), toutefois avec un niveau de détails très hétérogène. D’ailleurs, un tiers des questions portant sur les rémunérations a concerné le variable et ses critères, notamment RSE. Trois sociétés – Danone, LVMH et PSA – ont même fait le choix de ne pas aborder la question de la rémunération, sans constater d’impact sur les votes.
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